Tout dans la carrière de Christopher Nolan s'est construit sur le peaufinement de ses formalismes (choix judicieux de l'argentique IMAX, ingéniosité des cadrages, habilité du montage, rythme haletant, etc...) Ces coups de génie récurrents rendent difficiles la critique de son dernier film, car tout est là dans la technique. Les cinéphiles en ont pour leur argent, mais en tant que film de guerre, le spectateur doit se contenter de points de vues multiples : aviation, armée de terre, soldat de la mer... Chacune de ses missions est exposé avec brio. Mais le récit est corrompu ; impossible de comprendre combien de semaines se sont écoulées. On évoque 30 000 soldats avant de parler plus tard que 300 000 soldats ont été sauvés. Autre problème : l'émotion manque de consistance. Nolan oublie ce que signifie la guerre, c'est-à-dire cette sorte de porte métaphysique secrète entre la vie et la mort. L’œuvre est donc réussie avec une certaine maestria, mais impossible de trouver le film majeur. La note de 7 est méritée car Nolan reste un des meilleurs réalisateurs de cette génération et le prouve avec le film. Cela dit, il le fait sans sensibilité particulière.