Eastern Condors
7.2
Eastern Condors

Film de Sammo Hung (1987)

Film connu depuis longtemps de tous les amateurs de péloches HK, Eastern Condors de Sammo Hung mérite néanmoins un revisionnage de temps à autres tant le divertissement qu’il propose est assez dantesque. Pour ceux qui ne le connaitraient pas ou qui ne l’auraient jamais vu, il s’agit d’une bonne porte d’entrée dans le cinéma de Hong Kong qui, avec ce film (ainsi que Shanghai Express, le précédent de Sammo Hung) revenait à la formule du divertissement à tout prix, avec du gros spectacle bien burné comme le faisaient les américains à cette époque. S’inspirant ouvertement de films tels que Les 12 Salopards, La Déchirure ou Voyage au Bout de l’Enfer, et même James Bond dans son final, Eastern Condors est une valeur sûre de l’action made en HK.


J’ai découvert certaines scènes de Eastern Condors avant de découvrir le film en lui-même. Je bavais devant ces bastons et cascades lorsque j’étais minot à chaque fois (soit bien 1 fois par semaine) que je regardais la VHS René Château Vidéo des « Plus Beaux Combats d’Arts Martiaux au Monde ». Ce film a donc une place toute particulière dans mon cœur. Mais revenons-en au contexte de l’époque. Au début des années 80, et au même titre qu’un Jackie Chan, Sammo Hung fait partie des gars qui comptent dans l’industrie du cinéma de Hong Kong. Alors qu’il enchaine les comédies kung fu, aussi bien devant que derrière la caméra avec des films tels que Les Flics de Hong Kong 1 et 2, Soif de Justice, Le Marin des Mers de Chine ou encore La Fureur du Revenant, il enchaine donc coup sur coup Shanghai Express (1986) et Eastern Condors (1987), deux films à gros budget misant tout sur le divertissement et chacun avec un casting tout bonnement monumental, comme ça a été rarement (jamais ?) vu à l’époque, aussi bien en termes d’acteurs ayant une grosse notoriété que d’artistes martiaux comme s’il en pleuvait. L’objectif est simple : faire péter le box-office avec des divertissements n’ayant rien à envier aux américains. Bien que le succès soit en dessous des espérances, le public se rue malgré tout en masse dans les salles. Shanghai Express rapporte 28M$HK et Eastern Condors 21M$HK. Mais revenons-en à nos moutons et donc à la vision des 12 Salopards par Sammo Hung car à la différence de tous les films qu’il a réalisés jusque-là, Eastern Condors dénote par un ton résolument sombre. L’humour est en effet réduit ici à son strict minimum (le bègue, quelques mimiques de Yuen Biao, quelques échanges légers ci et là) car nous sommes plus ici dans un film de guerre assez violent. On tue, aussi bien au couteau qu’à la mitrailleuse lourde, on torture psychologiquement comme lors de cette scène de roulette russe avec des enfants ; les environnements sont hostiles et même un simple village en rase campagne n’a rien d’accueillant. C’est ici bien plus dramatique, permettant d‘ailleurs à certains acteurs plus habitués aux films légers tels que Charlie Chen de montrer une nouvelle facette de leurs jeux d’acteurs.


Comme dit plus haut, le casting est tout bonnement exceptionnel. C’est une de ses forces mais également une de ses faiblesses car, par exemple, il y a tellement d’artistes martiaux qu’ils n’ont pas tous l’occasion de nous montrer l’étendue de leur talent. C’est par exemple le cas du duo Yuen Woo-Ping / Corey Yuen, célèbres réalisateurs / chorégraphes de Hong Kong qui sont presque uniquement là pour la touche comique de leurs échanges. Autre point négatif à ce casting abondant, impossible de développer les personnages. Alors peut-être est-ce dû au fait que la version internationale que tout le monde connait est expurgée des scènes aux USA du début du film (certaines sont visibles dans la bande annonce originale). Néanmoins, Sammo Hung les caractérise suffisamment et leur donne assez de péripéties pour qu’on s’attache à eux et qu’on soit « triste » lorsque leur heure a sonné. Eastern Condors préfère faire la part belle aux scènes d’action et aux moments de bravoure. Et ils sont nombreux ! Combats, gunfights, cascades assez monumentales, et acrobaties vont s’enchainer jusqu’à un final absolument dantesque de 15 minutes dans un entrepôt rempli de missiles, aux multiples combats : Sammo Hung vs Billy Chow, Yuen Biao vs Yasuaki Kurata, Joyce Godenzi vs Dick Wei, Sammo Hung vs Yuen Wah. Clairement, c’est un des rares films où il est difficile de choisir sa séquence préférée car elles sont toutes excellentes et vraiment bien chorégraphiées. La réalisation en elle-même est très efficace, très punchy et on passe un vrai bon moment de cinéma devant Eastern Condors.


Avec Eastern Condors, Sammo Hung réalise sa version des 12 Salopards et le résultat est un film de guerre ultra dynamique, aux moult scènes d’action toutes meilleures les unes que les autres, et au casting hallucinant. Un classique du cinéma de Hong Kong.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 24 nov. 2011

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