Captain America (Peter Fonda) et Billy (Dennis Hopper) enfourchent leurs bolides munis d’une grosse somme d’argent liée à la vente de stups. Décidés à partir à l’assaut du territoire américain, les deux hommes quittent Los Angeles pour se rendre au carnaval de la Nouvelle-Orléans. En quête de liberté, ils ne rencontreront qu’intolérance et ignorance.


On est certes en face d'une idéologie pseudo libertaire toujours à base de consommation. Ici on n'achète pas des T-shirts du Che mais des motos, du cuir et le dernier album des Led Zep. Le film est parfois trop manichéen, trop écrit par moments, je pense à la scène du restaurant.


Pourtant, c’est ce libre cours qui caractérise le mieux le vent libertaire véhiculé par le récit : de l’incursion dans une communauté hippie à la participation au Mardi Gras de la Nouvelle Orléans, le voyage permet un panorama sur plusieurs formes de contestations, sociales ou folkloriques. On remarquera cependant que l’intégration ne fonctionne pourtant jamais : condamnés à l’errance, les "riders" n’investissent les lieux que pour mieux s’en extraire.


Ce film a marqué une génération à une époque de leur vie, ou plutôt à la fin d'une époque. Moi, loin de tout ça, ce qui me marque c'est un simple dialogue au coin du feu. Un dialogue comme on en a parfois quand on refait le monde, un peu stone, avec ses copains durant une douce soirée d'été :


"Tu sais, ce pays est chouette. Je n’arrive pas à comprendre ce qui a mal tourné.
– Tout le monde a la trouille (…) Ils pensent qu’on va leur couper la gorge. Ils ont peur.
– Ils n’ont pas peur de toi, ils ont peur de ce que tu représentes.
– Tout ce qu’on représente pour eux, c’est des cheveux trop longs.
– Ce que tu représentes pour eux, c’est la liberté.
– La liberté, c’est ce qui compte.
– C’est vrai, il n’y a que ça qui compte. Mais, en parler et être libre, ce n’est pas la même chose. C’est d’être libre quand on est un produit acheté ou vendu sur le marché. Ne leur dis jamais qu’ils ne sont pas libres ; ils se mettraient à tuer, à massacrer pour prouver qu’ils le sont. Ils vont te parler tout le temps de liberté individuelle. Mais, s’ils voient un individu libre, ils prennent peur.
– Non, ça les rend dangereux."

monsieur_legume
7
Écrit par

Créée

le 24 avr. 2021

Critique lue 78 fois

2 j'aime

Critique lue 78 fois

2

D'autres avis sur Easy Rider

Easy Rider
Sergent_Pepper
7

Riders out of norm

Where are you from ? It’s hard to say. Inspiré du Fanfaron et jalon originel du Nouvel Hollywood, Easy Rider se caractérise avant tout par sa contestation de tout ancrage, qu’il soit dans la...

le 2 déc. 2016

63 j'aime

4

Easy Rider
Ramblinrose
9

"C'est dur d'être libre quand on est acheté et vendu sur le marché" - George

Un film qui atteint le statut du film culte. Deux californiens Wyatt et Billy font sauter la banque en revendant de la drogue. Ils achètent des motos et ont l'idée géniale de descendre à la Nouvelle...

le 2 févr. 2011

48 j'aime

2

Easy Rider
Ugly
7

Born to be wild

Tourné pour la somme dérisoire de 325 000 $, Easy Rider en rapporta plus de 60 millions à ses producteurs (dont faisait partie Peter Fonda) qui ne s'attendaient pas à un tel succès. Le triomphe fut...

Par

le 28 mai 2017

26 j'aime

17

Du même critique

New York-Miami
monsieur_legume
8

Critique de New York-Miami par Monsieur Légume

New York-Miami ou... Une valise volée, un gros bonhomme qui prend de la place, et une main sur la place d’à côté, le mur de Jéricho, l’art de tromper son donuts dans le café, une dispute...

le 24 avr. 2021

3 j'aime

1

Easy Rider
monsieur_legume
7

T-shirts du Che c'était mieux avant ?

Captain America (Peter Fonda) et Billy (Dennis Hopper) enfourchent leurs bolides munis d’une grosse somme d’argent liée à la vente de stups. Décidés à partir à l’assaut du territoire américain, les...

le 24 avr. 2021

2 j'aime