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Élémentaire
6.4
Élémentaire

Long-métrage d'animation de Peter Sohn (2023)

Tout feu, tout flamme et l'eau à la bouche.

On savait Pixar capable de beaucoup de choses au vu de leur inventivité narrative et leur maestria technique inégalable durant bien deux décennies dans le domaine de l’animation. Ils ont tout de même su nous émerveiller avec un robot muet (« Wall-E »), nous faire pleurer à chaudes larmes quand un gamin dit au revoir à ses jouets et à l’enfance (« Toy Story 3 ») ou encore nous toucher en plein cœur avec les rêves et cauchemars d’une petite fille (« Monster & Cie. »). On ne peut le nier, si beaucoup de concurrence a tenté et réussi à rivaliser avec eux sur le versant technique (comme l’a récemment prouvé, par exemple, « Super Mario Bros » ou la saga animée révolutionnaire « Spider-Man ») ou encore sur le versant comique (de la maison mère Disney avec l’incontournable « Zootopie » à Illumination avec la saga « Moi, moche et méchant » ou Blue Sky avec celle de « L’Age de glace »), aucun studio n’a su autant faire vibrer nos cordes sensibles, voire nous faire pleurer à chaudes larmes, avec un film d’animation que la firme à la lampe. Hormis peut-être la saga « Dragons » de Dreamworks qui semble être l’exception qui confirme la règle.


Pourtant, ils ont connu un passage à vide avec pas mal de films consécutifs tout juste corrects comme « Luca » ou en tout cas pas extraordinaires comme « En avant » et voire même carrément mauvais comme « Alerte rouge ». Heureusement, cette petite crise s’est déroulée en partie durant la période de crise sanitaire et de crise des salles de cinéma, passant plus inaperçue. Et voilà qu’ils nous reviennent en très grande forme avec cet « Élémentaire », un film au concept tout aussi élémentaire que son titre en plus d’être évident. A tel point qu’on se demande pourquoi aucun studio d’animation n’y avait pensé avant (peut-être à cause de barrières techniques). Faire un film mettant en scène les quatre éléments que sont l’eau, la terre, l’air et le feu est une idée de génie. Et parce que Pixar nous surprend toujours, il baigne ce pitch aux possibilités infinies dans une comédie sentimentale (leur première vraie) aux accents sociaux culturels. Et en plus, le film a le mérite de prôner le vivre ensemble et l’ode aux différences tout en conspuant le racisme et revisitant l’Histoire américaine ses vagues d’immigration. Tout cela dans un film familial et animé? Oui, c’est possible, Pixar l’a fait et plus que bien!


On parle quand même ici d’une histoire d’amour entre une flamme et une flaque d’eau! Ridicule? Absolument pas, c’est bourré d’inventivité et beau à se damner, aussi bien sur le plan émotionnel que visuel. Imaginez : deux êtres qui s’aiment mais qui ne peuvent se toucher faisant penser à tant de romances impossibles que le septième art a pu produire. Si ce n’est la ville d’Elemental City qui ressemble un peu à celle de Zootopie (avec le gag de l’agent administratif mou au possible copié sur ce dernier), le peuple de la terre un peu mis de côté et quelques longueurs sur la fin, « Élémentaire » demeure un très grand film où la beauté de l’animation est extraordinaire (toutes ces textures et techniques différentes pour figurer les différents éléments/personnages avec un faible pour ceux du feu). Et elle se dispute à la précision d’un scénario riche en plus d’être à plusieurs niveaux de lecture et pour tous les âges. Le peuple malaimé du feu pourrait être autant les autochtones que n’importe quel peuple brimé durant l’histoire. Les dialogues et les jeux de mots avec les éléments sont imparables et excellents, utilisant la richesse du champ lexical sur le sujet. On a les yeux remplis d’étoiles durant une heure et demie de bonheur devant une œuvre aux couleurs sublimes qui surprend et émerveille sans discontinuer. Tout feu, tout flamme, ce Pixar vous met l’eau à la bouche tout du long.


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JorikVesperhaven
8

Créée

le 16 juin 2023

Critique lue 411 fois

7 j'aime

1 commentaire

Rémy Fiers

Écrit par

Critique lue 411 fois

7
1

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