Le film raconte la crise de la quarantaine d'un homme (Dudley Moore), que sa compagne (Julie Andrews) ne peut enrayer. On le voit passer par différents états, plus ou moins dépressifs, jusqu'à ce que sa rencontre avec une jeune femme va raviver la flamme en lui.

Blake Edwards oblige, si le film se révèle assez désenchanté, il y a des moments très drôles, comme ce running gag téléphonique entre Andrews et Moore, alors que ce dernier a la bouche endolorie à la suite d'une visite chez le dentiste, ou la servante d'une prêtre, tellement âgée qu'elle ne peut pas faire deux pas sans tout faire tomber.
Mais il y a une réflexion très intelligente sur cette crise de la quarantaine, où le personnage incarné par Dudley Moore apparait comme perdu. En parlant de ce dernier, outre qu'il ressemble à Michel Sardou, il est lui aussi assez drôle, avec son jogging sur la plage et également touchant quand il se met à composer au piano.

Mais il ne faut pas oublier la révélation majeure que fut Bo Derek, qui, filmée par Blake Edwards, représente à ce moment-là la chose la plus sacrée au monde ; moulée dans un monokini parfait qui laisse paraitre de ses charmes, elle représente la femme libérée et émancipée de cette époque.
C'est marrant que cette actrice, au demeurant très juste, a totalement disparu du paysage cinématographique depuis lors (j'ai quelques souvenirs d'elle nue et chevauchant un cheval peinturé en zèbre, seigneur !).

Peut-être pas aussi formidable que la critique ne l'envisageait, 10 (le titre original vient du système de notation de l'homme envers les femmes qu'il croise, Bo Derek atteignant le 11/10) est quand même un joli, qui met beaucoup trop de temps à démarrer.
Entre les lignes, on peut aussi voir dans ce film un début d'une critique de Blake Edwards envers Hollywood et la superficialité des gens que Dudley Moore croise. Ce point sera culminant avec S.O.B., tourné plus tard, mais la preuve est là qu'on peut s'attaquer à un sujet personnel tout en taclant Hollywood.
Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 10 févr. 2014

Critique lue 731 fois

Boubakar

Écrit par

Critique lue 731 fois

D'autres avis sur Elle

Elle
Star-Lord09
7

I like to fuck on Prokoviev (SPOILS !!!)

"I like to fuck on Prokoviev or Ravel.." Punch line ô combien putassière mais ô combien représentative du personnage de petite bourgeoise hippie incarnée par une Jenny Miles (Bo Derek) minérale et...

le 31 août 2019

26 j'aime

24

Elle
Tonto
8

Le mouron rose

Le compositeur réputé George Webber (Dudley Moore) vient d'avoir quarante-deux ans. Pour lui, c'est le début de la vieillesse... En pleine crise existentielle, il se rend compte à quel point sa vie...

le 29 févr. 2020

11 j'aime

9

Elle
cinemusic
9

La crise de la quarantaine.

George Weber (Dudley Moore) fête ses 42 ans. Il a tout pour être heureux: il est un compositeur de chansons de variétés riche, a une jolie compagne Samantha Taylor (Julie Andrews) qui est une...

le 2 sept. 2021

11 j'aime

13

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9