Cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu un film de Jouvet! La dernière fois, c'était Drôle de drame au Vigo ya bien quatre ou cinq ans! Et j'en avais oublié non pas sa voix mais son allure, ses mimiques, surtout son regard très impressionnant, ses sourcils, sa face taillée à la serpe, un personnage que ce gars-là. Prof de théâtre autoritaire, j'imagine que beaucoup ont dû se chier dessus. Il n'avait que peu d'estime pour le cinéma en tant que comédien : trop facile. Seul le théâtre était noble. Une autre époque. Un dédain qui rappelle celui des acteurs de ciné pour la télé... Mais je m'égare.

Ce film repose presque entièrement sur la personnalité, sur l'imposante aura du comédien Jouvet. Il y incarne un inspecteur qui enquête sur la mort d'un escroc qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. CinéClassic a eu la bonne idée de présenter un petit document après le visionnage, un bonus je suppose, sur la thématique chez Decoin du sosie, thématique à la mode à l'époque semble-t-il Copie conforme avec Jouvet aussi).

J'avoue que je m'attendais à bien mieux. J'espérais quelque chose qui s'approche du chef d'oeuvre. C'est un titre connu, qu'on évoque par-ci, par-là. Et bien, pas vraiment formidable. Bon, mais pas formidable.

Les acteurs secondaires n'apportent pas ce grain de sel qui pimente un film. Madeleine Robinson est bonne mais son personnage ne transcende pas les scènes.

Decoin s'est amusé, par ex. au début dans la présentation de la thématique (très pédago mais lourd, bien vieillie cette méthode) et aussi dans les ombres de l'appart quand l'inspecteur pénètre la première fois chez Videauban et cette recherche d'angles accompagnée de savants jeux de lumière, sur une bande son très américaine (avec les klaxons qu'on a souvent chez Hitch) m'ont bien plu, tout cela donne un allant esthétique non négligeable.
Mais le scénario est tout de même assez pauvre ou mal exploité j'ai du mal à distinguer ce qui me chiffone dans cette histoire, une relecture plus tard qui sait pourrait m'ouvrir les yeux. Bref, j'ai été déçu par l'histoire et les comédiens d'accompagnement. Et j'ai retrouvé la peur que j'éprouvais quand j'étais môme devant Jouvet, aujourd'hui transformée plutôt en une sorte de fascination enjouée certes mais pas déraisonnable, allons! :)
Alligator
7
Écrit par

Créée

le 26 déc. 2012

Critique lue 658 fois

3 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 658 fois

3

D'autres avis sur Entre onze heures et minuit

Entre onze heures et minuit
Alligator
7

Critique de Entre onze heures et minuit par Alligator

Cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu un film de Jouvet! La dernière fois, c'était Drôle de drame au Vigo ya bien quatre ou cinq ans! Et j'en avais oublié non pas sa voix mais son allure,...

le 26 déc. 2012

3 j'aime

Entre onze heures et minuit
greenwich
5

Entre onze heures et minuit (1948)

Il s'agit d'un film policier. Un inspecteur de police est le parfait sosie d'un bandit. Lorsque le bandit se fait descendre, l'inspecteur prend sa place pour mener l'enquête. L'histoire est...

le 15 avr. 2014

1 j'aime

Entre onze heures et minuit
michel13012
8

jouvet au meilleur

cet acteur au talent immense, porte ce film policier de 1949. le scénario original, lui fait jouer aussi bien le flic que le voyou. les dialogues,bourrés d'humour,sont la marque d'une époque. une...

le 12 sept. 2020

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime