L'histoire de Erna at War est non seulement originale mais elle correspond également à certains cas de femmes ayant endossé l'uniforme durant la première guerre mondiale, y compris comme Erna pour "accompagner" leur fils à la guerre. Le film ne montre que peu de batailles car son but n'est pas de rechercher le spectaculaire mais ressemble davantage à une fresque intime, en suivant pas à pas cette femme devenue soldat pour poursuivre son métier de mère jusqu'à l'extrême. Erna at war va plus loin en dressant un portrait sensible et très attachant de cette danoise qui ne cherchait en aucun cas à devenir une héroïne. Le réalisateur, Henrik Ruben Genz, en profite aussi pour évoquer le cas historique des habitants du sud du Jutland, territoire annexé par les allemands, obligés de se battre pour le pays de l'occupant. Au-delà de son idée de départ, le film s'impose comme un film de guerre "différent" même si sa mise en scène reste volontairement sobre. Dans le rôle principal, c'est un bonheur de retrouver l'extraordinaire Trine Dyrholm dans un rôle où elle donne toute sa mesure bien qu'elle parte avec un lourd handicap de départ, avec son physique qui devrait l'empêcher de pouvoir de faire passer pour un homme. Étonnamment, ce qui devrait être rédhibitoire dans n'importe quel film ne l'est pas dans Erna at War. Le mérite en revient aussi bien à la qualité du scénario qu'à l'interprétation haut de gamme de l'actrice.

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le 11 nov. 2021

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