Je passerais rapidement sur le scketch de Soderbergh que je n'ai pas vraiment compris. Je peux tout au plus qu'applaudir le petit numéro d'acteur de Downey Jr, malgré tout peu mis en valeur.

L'Antonioni m'a séduit. Seul véritable segment cinématographiquement érotique, l'association entre corps, sentiments, désirs et nature m'a touché. Film contemplateur, la caméra ressemble à ses personnages, elle regarde et se noie dans le paysage et danse sur la plage, à poil. Que veut dire Antonioni? On s'en fout. Là n'est pas la question. La question consiste à filmer ces relations étroites et moites entre le désir, l'animalité de ce désir, sa puissance et sa concordance avec la nature, humaine ou environnante. Envie et vie en quelque sorte se confondent dans une danse sensuelle et hédoniste.

Le Kar Wai va chercher l'amour dans l'éros. La puissance de l'amour. Quand il dépasse le désir en le transcendant, en lui donnant une épaisseur qui surpasse la nature, justement celle que salue Antonioni. C'est à l'amour que Kar Wai voue ici un culte et non à l'éros supposé.
Son récit, par une belle et grâcieuse mise en image, par des cadrages délicatement en mouvement, aux couleurs pastel, à la ténébreuse intimité, nous fait entrer au coeur d'une relation amoureuse authentique, troublante, puissante au delà du charnel. Elle est portée par les images de Kar Wai qui subliment l'interprétation tout en pudeur et raffinement. Un bien joli morceau bien supérieur à ces deux devanciers.
Alligator
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le 4 janv. 2013

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