Robert Guediguian signe ici un film qui invite le spectateur, devant Homère aveugle, dont la statue est très présente, à « entendre » la réalité de notre époque, en mettant en scène quelques unes des questions de cette réalité : La pauvreté et l’exploitation des faibles à travers le logement, l’arrivée des migrants, la perte de repères ( religieux et politiques). Dans ce monde désorienté il met en scène des personnes de bonne volonté, dont Rose infirmière et militante politique.
Au début du film, l’action se passe dans une église désaffectée. Seul vestige de l’activité du lieu, le tableau de la Cène de Léonard de Vinci. Dans ce passage biblique Jesus donne un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres, Comme je vous ai aimés. », Jean (13, 34). Nous retrouvons cette représentation dans les cartes postales d’Alice lorsqu’elle écrit la mise en scène de l’inauguration de la place.
L’auteur du film à travers ses personnages, affirme que l’important est ce que l’on transmet soit à travers la culture ( personnage d’Henri, tableau de Léonarde de Vinci ) , soit à travers l’éducation ( le père de Rose, puis Rose elle-même)
Ainsi la culture prime sur l’origine de la personne, enrichissant la ville de Marseille construite sur la succession d’arrivée d’immigrés, Phocéens, Arméniens…
Il explique qu’il est important d’être écouté. Les différents couples de l’histoire attachent de l’importance à la réalisation de leur partenaire en prenant en compte leur désir et leur faiblesse, acceptant le désagrément que cela leur cause.
L’action se déroule à Marseille merveilleusement filmée, que ce soit la contemplation de la mer ou les quartiers et les petits restaurants.
Le personnage principal Rose s’interrogeant sur l’efficacité de la politique, et de l’art, soutenue par l’amour d’Henri poursuivra son engagement.