Quand Charlie rencontre Michel. Ou quand un génie de la plume rencontre un génie de la mise en scène.
C'est incontestablement un de mes films préférés mais c'est aussi un des films que je fuis, que j'évite le plus possible. Curieux? Pas tant que ça. Je me souviens que lorsque je l'ai regardé pour la première fois, je suis resté prostré dans mon canapé et j'ai mis du temps à m'en remettre (comme à chaque fois que je le revois).
"Pourquoi je tombe amoureux de toutes les femmes qui me prêtent un tout petit peu d'attention ?"
D'abord il y a Joel. Je pense que tout homme "normal" se reconnait en lui. Pas totalement mais assez pour être mal à l'aise. Joel c'est l'anti héros par excellence, le love loser, le loser tout court, un lache... tellement humain. Il serait pourtant hypocrite de lui jeter la pierre car ses erreurs, on les a tous fait un jour ou on en fera.
Ensuite il y a Clem qui, derrière ses airs de marginale, est une femme, une vraie comme on en voit trop rarement au cinéma. Une femme en proie à ses démons, au doute, en quête de changements et de sécurité (ce qu'elle ne parvient pas à trouver auprès de Joel). Une femme qui plutôt que de faire front, décide de fuir et de prendre la tangente. La facilité...
Pour résumer, Eternal Sunshine est un vrai film sur l'amour qui ne tombe jamais dans le mielleux mélo-dramatico-vomitif. Il en décrit de façon sincère toutes les étapes de sa naissance à sa mort : la rencontre, l'amour fou, l'amour haine, la rupture, le déni, la colère, l'acceptation et enfin la compassion.
Bref, même si vous n'êtes pas convaincus par le synopsis, allez le voir ne serait-ce que pour le formidable jeu d'acteur proposé par Kate Winslet et Jim Carrey mais aussi et surtout pour le scénario délirant de Kaufman mis en image par un grand Michel Gondry.