Quand le Stallone est en cage, c’est le fauve qui revient à la charge. Dardant son œil de tigre cinquantenaire vers les gardiens, il compte, calcule, élabore minutieusement ses combines pour récupérer codes, clefs, plans et issues pour se faire la belle. Aucune prison ne lui résiste, et si celle-ci se révèle coriace, nul doute que le personnage se dépassera à nouveau, quitte à percer les murs de métal avec ses ongles. C’est d’une humeur particulièrement joviale que je me suis attaqué à ce petit morceau de bravoure, n’ayant jamais pu profiter des performances de ces pointures de l’action sur grand écran pendant mon enfance. Et très vite, on sent rend compte que le film a été conçu pour les nostalgiques comme nous, vu que le projet sent bon les années 90, surtout dans le casting. Stallone, bien sûr, l’inévitable Scharzy dont je vais reparler, mais aussi des seconds couteaux réjouissants comme Sam Neill, Vinnie Jones, et dans les acteurs sympas, le bon Jim Caviezel. Quelques tronches sympathiques qui nous amènent en terrain connu, et qui divertissent, chacun à leur niveau, dans les clichés qu’ils illustrent. La galerie de personnages, c’est ce qui fait l’essentiel du capital sympathie du film. Le reste est un peu moins épatant, la prison en elle-même, annoncée comme la plus sécurisée du monde, se révélant largement sous exploitée (en dehors des salles d’isolement, rien ne semble avoir été vraiment développé), et la redondance des plans de nos héros provoquant davantage l’attente que la satisfaction. Néanmoins, le jubilatoire d’un Fortress se retrouve par endroits ici, essentiellement quand on découvre enfin l’emplacement de la prison et évidemment la marche finale vers la liberté… Ce qui laisse finalement Evasion se regarde comme la bonne petite série B qu’il prétendait être. Aucune surprise en vue (la bande annonce a dévoilé les principaux temps forts), pas énormément d’action, quelques trucs de petits malins jouant l’épate pour camoufler un scénario simpliste et quelques ficelles grossières (l’instigateur du coup monté…), et on est quitte avec son devoir. Reste un Schwarzy avec une bonne tête de taulard, qui confirme le charisme aperçu dans le sympathique Dernier rempart. Un film avec des hommes, des vrais de vrais, ceux qui cognent d’abord avant d’écrire le scénario. Loin d’être inoubliable, mais dans l’instant, un petit plaisir.

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le 2 déc. 2013

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Voracinéphile

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