Evil Dead 2013
De Fede Alvarez

Mia est une jeune fille qui a beaucoup de problèmes avec la drogue. Elle a déjà tenté de décrocher plusieurs fois grâce à l'aide de ses amies. Sans succès. Mais cette fois-ci ce sera la bonne, aidée de ses amis d'enfances, de son frère qui ne s'est que très peu occupé d'elle et de sa copine. Pour cela il se rende dans une vieille cabane familiale au fond des bois… C'est le début d'une très très longue nuit.
A la recherche depuis quelques temps d'une moëlle substantielle qui pourrait combler mes pupilles avides de cinéma d'horreur transgressif. J'ai enfin trouvé une réponse à mes attentes. Evil Dead 2013 est un vrai film Badass. Pas parfait, pas aussi dérangé que le premier mais peu importe car Fede Alvarez s'empare du concept avec un honnêteté et une foie qu'on croyait disparue. Aucun cynisme dans ce film qui ne semble pas avoir d'autre ambition que celle de nous coller à notre siège en nous faisant monter dans le train fantôme de l'enfer. Même si on peut penser que c'est pas opportunisme commercial que Sam Raimi c'est lançé dans l'aventure il a eu totalement raison de laisser un réalisteur presque inconnu aux manettes. Fede Alvarez se retrouve donc dans la position compliquée de refaire un des plus grands classiques de l'horreur. Le pauvre! C'est en toute humilité et très certainement en connaissant sa chance qu'il se lance. On pourrait voir dans Evil Dead 2013 un reflet de cette attitude dual mélange d'auto flagellation punitive et d'incroyable plaisir pris dans la création de scènes chocs. Au final Fede Alvarez assure simplement le spectacle et montre qu'on peut toujours faire du neuf avec du vieux.
Le premier point fort du film c'est de prendre un peu de temps pour nous développer des personnages qui sont loin d'être des clichés du genre (ou même des clichés inversés). Ce sont des êtres en souffrances, fragilisés, qui vont vivre une expérience terrifiante les amenant à se dépasser. Pour certains en tout cas car les autres vont méchamment déguster.
En matière de calvaire gore Fede Alvarez fait preuve d'une réelle inventivité à la fois choquante et réjouissante par le sentiment de dégoût qu'elle nous inspire. C'est bien là une des forces des films gores : nous provoquer cette sensation de dégoût mêlée d'excitation. qui, j'en suis certains va inspirer bon nombre de futurs réalisateurs dans la façon d'infligé des sévices. En effet le démon qui prend possession des corps des différents protagonistes les pousse à s'infliger des blessures et mutilations.
La scène avec le cutter (malheureusement balancée dans le trailer alors qu'elle prend justement tout son sens dans la logique de possession du démon qui détruit peu à peu le corps qu'il habite), la scène de la salle de bains est également immédiatement classique. Et même si parfois la mise en scène utilise des effets un peu facile d'horreurs c'est toujours la sincérité de l'entreprise qui nous permet de rester captiver par l'histoire. Et toute cette mise en place nous emmène jusqu'à une conclusion incroyable et surprenante qu'il convient de ne pas déflorer.
Il faut absolument la vivre au cinéma car la moiteur du canapé pourrait en dissiper toute la noirceur et le spectaculaire. J'avoue avoir eu carrément peur que le film finisse en eau de boudin. Mais la scène finale nous cueille et nous laisse pantois. On garde les yeux grands ouverts pour ne rien louper du spectacle qui se déroule devant nos yeux. C'est dans ces moments que le film rejoint son aîné par sa folie visuelle débridée. Elle apporte quelque chose de complètement différent dans l'univers d'Exil Dead tout en lui rendant le plus vibrant hommage. Sa force et qu'elle le fait en plus sans plagier son modèle ni aucun film de genre et elle en devient par là instantanément classique.
Enfin de compte je suis sortie du film avec l'envie de le revoir immédiatement. Un peu comme quand on descend d'un tour de grand huit à la fête foraine avec le sourire encore collé du plaisir intense qu'on vient de vivre et la frustration qu'il est été trop court.


PS : J'avoue que le film perd un peu de son charme après plusieurs visions. La cause principale en est les réactions parfois étranges des comédiens face à la situation (comme le frère de Mia qui croit jusqu'au dernier moment qu'elle est juste malade alors qu'elle vomit 10 litres de sang sur le visage de sa copine)… Le film reste quand même un vrai ride gore et sincère mais le basculement dans la pure folie qui ne vient pas nous frustre un peu au final
Coyot
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le 13 janv. 2014

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