Si vous saviez combien d’heures m’a t’il fallu pour écrire ces quelques lignes. J’ai été voir Evil Dead Rise, sans aprioris ni d’attentes, puisque le seul film de la saga que je connaissais, était le remake de 2013, qui ma foi, m’avait terrorisé au collège.

La séance se termine et je suis gêné, non pas par ce que je viens de visionner mais plutôt par le sentiment qu’il vient de se dérouler quelque chose dont je ne maitrise pas les tenants et les aboutissants. 

Alors j’ai fait ce que toute personne qui veut émettre un avis se doit de faire : j’ai été me renseigner. J’ai vu la saga originelle de Sam Raimi ( quel prénom de fou par ailleurs), revu celui de 2013 puis j’ai été m’informer sur les conditions et intentions dans lesquelles ces films ont été tournés. J’ai regardé interviews et analyses, en n’oubliant pas l’oeuvre fondatrice de Howard Philips Lovecraft. 

Et vous savez quoi, j’ai finis par mettre le doigt dessus, sur ce qui me tourmentait, cette réalisation de Lee Cronin ne comprends pas le tout dont elle fait partie ou plus encore, s’est perdu dans un méandre d’idées.  


Voyons donc tout ça en 4 points :

- Qu’est ce que Evil Dead 

- Les Ajouts de ce nouvel opus 

- L’héritage fournit par les précédents 

- Les pertes dans la nouveauté  



Evil Dead, c’est de la comédie horrifique ou de l’horreur comique, dépendant des épisodes. On y retrouve un mélange parfaitement maitrisé de dégout et d’hilarité. C’est un film communautaire, que l’on partage avec un groupe pour se retrouver écœuré devant le gore, terrifié devant l’horreur et mort de rire devant la grossièreté. Le premier film sorti en 1981, se moque du genre, exagère les clichés, où les personnages sont plus cons les uns que les autres. Des litres de sang qui n’existent pas physiquement s’écoulent et les bastons sont digne de Bollywood. Dans un autre ton encore plus loufoque, le troisième se déroule au moyen age et comprends une armée de squelettes se battant contre une Delorean de guerre ou un jumeau maléfique. La comparaison avec le reboot est donc sans appel, les 96 minutes sont un simple bain de sang, du genre qui fait grincer les dents.

 Alors oui, je suis bien au courant que le film de 2013 avait déjà amorcé un virage vers un ton plus sérieux ou du moins, vers de l’horreur plus sérieuse. Mais il s’agit de ne pas confondre changer de point d’attaque et dénaturer son oeuvre.  


Malgré tout il y a quand même de très bons arguments dans ce film. Pour parler d’abord du plus évident, il faut applaudir la performance de Alyssa Sutherland, que je n’avais que trop détestée dans Viking (pas de ma faute si c’est conasse à rendu Lagertha Cocu). Ensuite, si je ne suis pas fan du traitement gore de ce film, il faut admettre que c’est parfaitement utilisé, voir même créatif. Certaines scenes relèvent du génie de maquillage d’autre plus en post prod, le coup de la rape a fromage contre le mollet est un bon exemple ( et ce n’est pas le plus ignoble). Ensuite, il y a, vers qui, est dirigée cette violence : les enfants. C’est vrai que cela fait du bien, dans le mauvais sens du terme évidemment, de voir des enfants n’ont pas en tant que martyr de la possession, ou méchant du film, mais plutôt en tant que sac de frappe des démons. C’est couillu et nouveau, surtout quand c’est la mère en question qui est le boxeur, bien joué.Enfin la transposition du format d’Evil Dead dans un immeuble vétuste est une bonne idée pour un reboot. On utilise des drones pour filmer des plans, on transforme la cabane dans la forêt en un immeuble perdu dans la ville et le pont délabré qui empêche toute fuite dans les précédents scénarios devient un escalier qui s’est écroulé, bienvenu dans l’horreur de 21 ème siècle.  


D’ailleurs parlons en, de ces ressemblances, références et héritages. Le film est bien un Evil Dead c’est chose sur, la tronçonneuse, le fusil de chasse, le livre des morts, sa découverte ou sa lecture sont des codes bien compris et appliqués. On y retrouvera d’ailleurs d’autres références plus obscures pour le spectateur aguerri, tel que la fameuse insulte : « elle est cintrée cette meuf » qui apparait dans chaque film, ou bien l’oeil qui est craché dans la bouche d’un protagoniste, rappelant une certaine scene du 2. On rend honneur à notre oeuvre initiale et on se paye même des clins d’oeil au réalisateur originel, un gros plan sur la pupille comme cela en est son plan signature. 


Alors qu’est ce que je lui reproche à ce film, si il n’est qu’un ramassis d’hommages et de nouveautés bien placées ? C’est littéralement la définition d’un bon reboot non ? Moi ce qui m’emmerde, c’est ce que l’on perd. Comme déjà dit, l’humour est au abonné absent, mais pire que ca, le grossier aussi. Ce qui faisait la marque de la saga, c’est à dire le too much, est désormais millimétré, ou bien ne tourne plus vers le grossier mais l’écœurant. Les ronces sont bien devenues des cables électriques mais ceux ci ont troqués le viol du protagoniste par des positions qui vont lui briser les os. Les personnages ne sont plus stupides mais terrifiés, l’introduction est lente pour ne rien dire et les personnages secondaires meurent en un battement de cils.Cronin justifiera ca, en disant que son Nécronomicon ( le livre des morts) est plus violent que les précédents puisqu’il possède une théorie ou il existerait plusieurs livres. Si cela peut se justifier dans le troisième film de Raimi, ce n’est pas du tout le cas dans les nouvelles de Lovecraft, et c’est ce dernier point qui finira de me gêner. 



En Bref, l’on sent la volonté de respect d’un héritage mais cela n’a été fait que trop partiellement, de la même façon, les différentes innovations sont légères pour ce qui est intéressant ou trop puissant pour ce qui ne l’est pas. On garde des symboles qui pourraient être désuets et on oublie des essentiels, qui permettent la cohérence du monde dans lequel on s’inscrit. Le film s’est perdu et ne fait pas grand chose, il est anecdotique et ne vaut guère plus que « ouais, c’est un film d’horreur dégueulasse comme il y en a pleins » 


 Enfin bref, ça se perd dans le temps.  

Samennuie
4
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le 9 juin 2023

Critique lue 28 fois

Samennuie

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