Evil Eye
3.8
Evil Eye

Film VOD (vidéo à la demande) de Elan Dassani et Rajeev Dassani (2020)

Evil Aie (spoiler, mais bon ce n’est pas très grave)

Continuons sur la collection de films (parfois) d’horreur Welcome to the Blumhouse avec Evil Eye, réalisé par Elan et Rajeev Dassani, producteurs de la série Netflix Jinn, et aussi producteurs et superviseurs d’effets visuels sur plusieurs séries télévisées, dont Murder et Scandal. Ce film nous raconte l’histoire d’une mère superstitieuse croyant que le copain de sa fille est la réincarnation d’un homme qui a tenté de la tuer il y a 30 ans. Ceci est une adaptation par Madhuri Shekar de son livre audio Audible du même nom.


Evil Eye est un ersatz de téléfilm, ce qui n’est pas très bon signe, lequel on aurait ajouté un zeste de série indienne, mais on reviendra dans quelques instants sur cet aspect bollywoodien. Cette impression qu’on l’on visionne un téléfilm (pour ceux qui y sont habitués), on le retrouve dans l’intégralité du long-métrage : le montage, qui alterne très souvent entre vue sur la ville et les scènes avec les personnages, une partition musicale qui essaie de servir de support à presque toutes les scènes mais qui en devient envahissant, une réalisation trop fonctionnelle, et des effets sonores renforçant artificiellement et maladroitement une scène de baston. S’il y a un ou deux points positifs à relever sur l’aspect visuel du film, c’est sa bonne gestion des couleurs, et aussi quelques astuces de montages utilisés comme le split-screen lors d’un appel, nous faisant rappeler le lien entre la mère et la fille.


Petite aparté sur l’utilisation de la réincarnation, élément scénaristique utilisé par beaucoup de séries indiennes à caractère romantique, et qui est très étroitement liée à la religion hindoue. Cet évènement survient lorsqu’un ou plusieurs héros (la plupart du temps un couple marié) meurt ou meurent directement du méchant, mais vont, tôt ou tard, revenir, sous la même forme, reprendre conscience de qui ils sont, et ainsi vaincre une fois pour toute l’antagoniste (qui est très souvent un membre de la famille) … oui j’ai visionné assez suffisamment de série bollywoodiennes pour en faire un essai, croyez-le-moi. Mais vous n’êtes pas là pour ça.


Ici, la réincarnation est utilisée sur un personnage qui n’est pas très gentil, à savoir le copain qui a voulu tuer la mère, 30 ans plus tôt, comme on peut le voir dans une scène d’intro ultra expéditive digne d’une production Marvista. D’ailleurs, le traitement du protagoniste est vraiment passé à la moulinette, on ne ressent aucune menace, aucune tension. Il y avait franchement moyen d’exploiter le passé douloureux de la mère, son traumatisme qui est toujours présente, le lien entre elle et la religion et sa fille : tout ces éléments, montré dans le film, mais de manière assez succincte, auraient pu permettre d’avoir une histoire plus marquante, et surtout une fin plus impactante. En somme, en faire un véritable thriller horrifique… Il y a une véritable paresse d’écriture, cela est palpable durant la majorité d’Evil Eye, surtout dans sa deuxième partie, qui est affreusement longue, et qui comporte très peu d’éléments importants pour faire avancer le récit vers sa conclusion honteusement attendu. De plus, il manque vraiment quelque chose sur l’aspect mystique du mauvais œil, on nous fait comprendre ses méfaits dès le générique, mais ce côté mystique semble s’être dissolue au fur et à mesure du visionnage, au profit de la réincarnation.


Vous ne raterez pas grand-chose si vous ne regardez pas Evil Eye. C’est plat, attendu, paresseux, et long. Peut-être le film le plus faible de la collection Blumhouse. Passez votre chemin.

LucasCR
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le 19 oct. 2020

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LucasCR

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