Le premier Expendables était une sorte de madeleine de Proust sous stéroïdes à destination des fanatiques du cinéma d’action de la grande époque et force est de constater que la sincérité du projet, un final monstrueux et le plaisir éprouvé à voir les action men d’hier et d’aujourd’hui se foutre sur la gueule, faisaient avaler la pilule d’une mise en scène bâclée et hystérique et d’un script bordélique au possible.
Ainsi, La série initiée par Stallone n’a donc pas vocation à révolutionner le genre, ni même à s’imposer comme une référence mais joue plutôt à fond la carte de la nostalgie : ce nouvel opus confirme cette impression.
Papi Sly ayant eu l’intelligence de laisser la caméra à Simon West, cinéaste capable du pire (Tomb Raider c’est lui…) mais aussi du meilleur (l’ubër fun les Ailes de l’Enfer), cette séquelle est bien mieux réalisée que son aînée, délaissant le montage au hachoir au profit d’une plus grande lisibilité de l’action. Le script tient toujours sur un timbre poste et sert juste de prétexte pour faire péter le bodycount comme au bon vieux temps.
L’histoire apparaît cependant moins chaotique qu’avant mais pas débarrassée, hélas, des passages à vides qui plombaient le premier opus : ainsi après une ouverture explosive, il ne se passe plus grand-chose avant que l’apparition instantanément culte d’un barbu légendaire ne vienne relancer la machine.
A ce titre, le film fait preuve d’un second degré et d’un humour réjouissants à l’image de ce Chuck Norris fact balancé au détour d’un dialogue entre (très) gros bourrins. Les références aux carrières respectives des stars et autres détournements de dialogues cultes (Schwarzy s’en donne à cœur joie) sont autant de clins d’œil judicieux adressés aux fans.
L’ensemble culmine évidemment lors d’un climax apocalyptique qui renoue avec une approche de l’action à l’ancienne et qui réalise quelques rêves de gosse parce que franchement : qui n’a jamais rêvé de voir Bruce Willis, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger dégommer du terroriste côte à côte ? Ou encore de voir Sly et Jean Claude Van Damme illustrer leur rivalité d’antan en s’affrontant lors d’un duel à mort ?
Le caractère régressif et nostalgique du spectacle fait une nouvelle fois passer les défauts du métrage au second plan.
Dès lors, qu’importe que le film ne rivalise pas en intensité avec un The Raid, que Van Damme et le génial Scott Adkins soient sous exploités, que Liam Hemsworth se prenne trop au sérieux (bon, on a quand même échappé à Taylor Lautner…) ou que la direction artistique fasse parfois penser à celle d’un Steven Seagal (balkans oblige, voir la reconstitution ridicule de Paris à la fin).
Expendables 2 est donc une bonne suite et s’avère plus réussis à tous les niveaux que le premier. On espère que les vieux de la vieille continueront à faire de la résistance face à la standardisation d’un genre qui nous assène ad nauseam des agents secrets rompus au Krav Maga et des super-héros en collants.
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