Echantillon représentatif de la vague de polars 90's, "Knight Moves" apparaît très inégal, entre gros nanar et bon petit divertissement du samedi soir.
Une schizophrénie illustrée par sa tête d'affiche Christophe Lambert, à la fois mauvais acteur et plutôt à son avantage dans ce rôle-là, son inexpressivité proverbiale et son faciès inquiétant permettant de l'envisager comme un potentiel sociopathe (un peu moins comme un grand maître des échecs, mais passons...).
En effet, la question de sa culpabilité constitue l'enjeu central de ce polar en forme de chasse au serial killer. Son personnage participe à un grand tournoi d'échecs sur une île au large de Washington, lorsqu'une jeune femme est sauvagement assassinée. Ce n'est que la première d'une longue série.
La police est alors secondée dans son enquête par une jeune psychologue, bientôt séduite par notre beau champion... A cette époque, Christophe Lambert et Diane Lane sont mariés, ce qui est bien pratique et ajoute une touche de crédibilité à leur liaison dans le film.
Pourtant, à certains égards, "Knight Moves" flirte dangereusement avec le nanar : on pourra ainsi déplorer la description fantaisiste du monde des échecs, les incohérences de l'enquête, les dialogues faiblards, le caractère kitsch des scènes érotiques, ou encore l'ultime plan du film et sa punchline ridicule ("Game's over").
Heureusement, le film de l'allemand Carl Schenkel n'est pas un ratage complet, proposant quelques bons moments et parvenant à maintenir le suspense jusqu'au bout. Le scénariste Brad Mirman multiplie en effet les fausses pistes et les suspects potentiels, de sorte qu'on finit par soupçonner tout le monde avec une certaine jubilation.
Au final, "Knight Moves" reste un polar 90's moyen et longuet, à réserver aux amateurs du genre et aux fans de Christophe Lambert.