Je recommande fortement de regarder ce film seul et dans un moment où la concentration est à son apogée. Il demande autant de sérieux puisqu’il décuple diverses dimensions.

Tout d’abord nous faisons la connaissance d’un homme dont on ne connaît l’identité. On sait de lui qu’il est malheureux, que sa vie se résume au rythme de « métro, boulot, dodo » il va donc pour se faire aider aller dans des clubs où se réunissent des gens malades. De là il rencontre la jeune femme Marla et lui reproche de mentir, qu’elle n’est pas malade, mais en somme lui est aussi un tricheur. Ces clubs leurs permettent de se faire entendre dans leur détresse « quand les gens croient qu’on est mourants ils écoutent vraiment ce que l’on dit au lieu de…] […au lieu d’attendre que ce soit leur tour de parler]. Ces clubs vont devenir une réelle drogue.

Par la suite, ce jeune homme perd son appartement qui a prit feu et va faire la connaissance de Tyler Durden, homme bien taillé, charismatique, séduisant, représentant symboliquement le mâle alpha. Ainsi va naître une relation particulièrement fusionnel entre les deux êtres.

David Fincher, dénonce au travers de cette œuvre la société de consommation. Va s’ensuivre la création du Fight Club, un lieu secret qui se transforme la nuit en véritable ring où des hommes s’affrontent en duel. Établis avec ses propres règles et lois le Fight Club révèle une violence qui monte en crescendo et montre ici que l’homme a besoin de faire mal et d’avoir mal pour se sentir vivre.

Il y a cette dimension de se sentir vivre qui est également présente dans ce film. Notamment avec la phrase de Tyler « on a frôlé la vie » lors du crash de la voiture. Ce film cherche à montrer le temps qui passe, que chaque minute qui s’écoule est un morceau de vie qui s’efface. Fincher cherche quelque part à montrer l’importance de vivre pleinement chaque instant peut être une pensée « carpe diem » avec la sensation de ne rien regretter et de pouvoir mourir pleinement si l’on réalise tout ses désirs.

Enfin, c’est là qu’il faut être amplement concentré, c’est lors de la révélation de l’identité de Tyler Durden qui n’est qu’une seule et même personne. Ici on retrouve donc la dimension de la quête d’identité, le personnage de Tyler Durden, bel homme parfait qui n’est que le miroir que ce renvoie le jeune homme. On assiste à un renversement de situation incroyable et on comprend que depuis le début ce personnage si parfait soit-il n’est que dans la tête de notre protagoniste.

Par cette révélation, Fincher bouscule notre cerveau, notre réflexion et remet tout en cause. Que l’humain est fait de sa part d’ombre et de lumière, que nous nous idéalisons toujours. Finalement la scène finale où Tyler se retrouve avec le revolver dans sa bouche et se tire une balle en pleine tête n’est qu’une allégorie de cette part sombre.
Il tue seulement cette personne idéalisée de lui qui l’a poussé aux extrêmes.

Puis le film se termine sur une seconde allégorie, on voit les bâtiments qui tombent un à un et on assiste donc à l’effondrement du monde et un renouveau avec les deux protagonistes Marla et Tyler Dundern.

Ce film est spécial je le conçois, dans la manière sombre dont il a été réalisé avec cette lumière caverneuse, l’appartement sinistre, la violence physique/psychique, la mort et les différentes dimensions profondes dont il faut parfois faire preuve de psychologie interne.

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le 31 oct. 2023

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