A regarder le cerveau en OFF
En termes de faiseur de gros films d’action à Hong Kong, on peut sans problème citer les noms de Benny Chan (The White Storm, Connected) et de Dante Lam (The Viral Factor, Fire of Conscience). On peut désormais ajouter celui d’Alan Yuen, réalisateur peu prolifique puisque sa filmographie ne se compose que de quatre films en 20 ans, mais qui livre avec Firestorm un actionner qui, même si bourré de défauts évidents, saura divertir les amateurs de sensations fortes, le tout desservi par un casting de haute tenue.
L’action est d’ailleurs l’atout principal de Firestorm. Le film ne fait preuve que de peu de temps morts et sait maintenir la pression 1h50 durant sans que celle-ci ne s’essouffle par des scènes de parlotte qui sont ici réduites à leur strict minimum afin de maintenir un rythme constant. On en a donc pour son argent même si avouons le, il ne faut pas être trop regardant sur la marchandise qui, comme cela sera développé plus bas, vire parfois dans le n’importe quoi tant le coté too much peut prendre le dessus.
Mais, une fois le cerveau en mode OFF, on apprécie le spectacle qui s’offre à nous. Gunfights, bastons, courses poursuites à pied ou en véhicules et autres explosions en tout genre, Firestorm est un film généreux et essaie constamment d’être dans l’impressionnant. Alan Yuen connait bien ses classiques et sait qu’un gunfight au fusil à pompe ou au lance grenade dans un escalier fait toujours son petit effet, ou qu’une course effrénée dans les rues de Hong Kong en plein trafic reste toujours un moment haletant lorsque c’est bien mis en scène. De même, il sait très bien qu’un long final bien couillu retiendra beaucoup plus l’attention qu’un pauvre échange de coups de feu expédié à la va vite. Et pour le coup, on est servi. Ce final, malgré son aspect ultra bourrin et parfois WTF !?! en donne pour son argent au spectateur : morts par plusieurs dizaines, nombreuses explosions, voitures soufflées et même bus décollant dans les airs… Même si les effets spéciaux laissent souvent à désirer comme cela devient une habitude à Hong Kong, le rendu visuel est relativement impressionnant.
A coté de ça, Firestorm regorge de pas mal de petits points noirs qui risquent d’en gêner plus d’un, à commencer par ses ficelles scénaristiques et de ses invraisemblances. Autant le casting est impeccable, à commencer par des excellents Andy Lau et Gordon Lam, mais également quelques vieilles têtes qu’on est content de retrouver (Michael Wong, Ray Lui), autant ce à quoi on essaie de nous faire croire frise parfois le ridicule. Andy Lau semble complètement invincible, rien ne l’arrête, pas même des chutes vertigineuses, des crashs de voiture ni même des grenades ou du C4 desquels, même si éjecté fortement par le souffle des explosions, il s’en sort constamment avec juste quelques égratignures et une jambe qui boite l’espace de 15 secondes. Même Robocop n’aurait pas fait mieux ! En terme de mise en images du scénario, ce n’est pas non plus la panacée. On devine aisément la tournure que va prendre le film et il n’arrive de toute façon que très rarement à nous surprendre. Certains personnages arrivent dans des scènes comme un cheveu sur la soupe, d’autres sont retrouvés par la Police en quelque seconde, la facilité est souvent de mise pour privilégier le spectacle. Pour le coup, cela favorise le maintien du rythme, mais on perd clairement en crédibilité…
Firestorm est un film très premier degré et il faut le prendre comme tel, sans vraiment se poser de questions ou chercher la petite bête, un peu comme le Viral Factor de Dante Lam, même si les nombreux défauts sont bels et biens là. Bourrin, rythmé, il s’avère être un excellent divertissement pour qui a envie de passer une soirée pépère sans réfléchir devant un film où ca pète de partout. Personnellement, j’ai bien pris mon pied, je n’en demandais pas plus.
