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Florence and the Uffizi Gallery 3D/4K par iori

L’offre proposée par les cinémas n’en finit plus de chercher à se renouveler et à devenir un lieu de culture au sens large: entre concerts et opéras retransmis (ou pas pour les fans malchanceux de Violetta), documentaires, et visites de lieux touristiques en 3D, il y a de quoi faire.
Si on le voulait on pourrait objecter que le cinéma a été pendant des années le lieu où on venait regarder les informations, et que ce n’est là qu’un juste retour des choses.
N’empêche que cette nouvelle offre a su trouver son public.


Ayant manqué la visite de Pompéi en 3D alors que la bande annonce m’avait mis l’eau à la bouche, j’ai pris la bonne résolution de visiter Florence dans mon siège de ciné.
Beaucoup moins fatiguant qu’une visite réelle (ma seule visite physique de Florence datant de moins de deux mois, je garde un bon souvenir autant des monuments que du marathon qu’à représentée la visite des principaux lieux).
L’avantage, c’est que le film peut se permettre de nous proposer des plans que nous n’avons aucune chance de voir de nous même: vues aériennes, détails des sculptures situés hors de notre portée...
L’inconvénient, c’est que les auteurs du documentaire ont souhaité apporter de la vie à leur récit en faisant parler Laurent le magnifique.
Ça partait d’un bon sentiment mais la mise en scène de ces passages est tellement théâtralisée que ça ne vient pas vraiment apporter de dynamisme, au contraire ça alourdit le propos.


Toutefois l’avantage d’avoir des pauses aussi plates nous permet de prendre conscience du plaisir que nous avons le reste du temps à voir les monuments et œuvres d’art de la ville.
Et des chefs d’œuvre il n’y a que ça à Florence.
Il y en a tellement que des choix ont dû être faits et que tenir une petite heure et demi de reportage, oubliant certains monuments ou certaines œuvres pour permettre de s’attarder sur d’autres.


En réalité, on ne voit “que”:
L'incontournable cathédrale santa maria del Fiore et son Dôme, et pour le coup c’est un plaisir de pouvoir bénéficier de la 3D (quoi qu’en étant un peu tatillon on pourrait regretter que le temps n’ait pas été meilleur pour bien mettre en lumière l’édfice).
très vite fait le palazzio vecchio dont on survole la silhouette, et à peine la salle des 500, avant de passer aux statues de la place.
la galerie des offices où on ne passe pas énormément de temps non plus au final, même si certains tableaux ont droit à des explications plus poussées
Quelques oeuvres dont l’adoration des mages et les David de Donatello et de Michel Ange.


C’est à peu près tout (et c’est déjà pas si mal quand même): le ponte Vecchio est survolé mais sans un mot sur le corridor qui le surplombe, le palazio Pittie n’est pas même évoqué, et les autres églises de la ville sont juste visibles sur certains plans aériens.


Des choix assez logiques.
Par contre on pourrait reprocher aux explications d’être superficielles: principalement pour comprendre l’aspect révolutionnaire du Doumo, c’est difficile à comprendre, et encore plus quand on se contente d’une phrase lapidaire et sans montrer de schéma.


A côté, on a droit à un discours du directeur de la galerie des offices qui nous apprend qu’il ne faut pas se contenter de regarder une œuvre parce qu’elle est belle mais qu’il faut en comprendre la signification, la contextualiser, essayer d’en extraire la substantifique moelle.
Il est gentil mais le début du discours un peu moralisateur m’a refroidie, et a renforcé mon appréciation en demi teinte: entre les interventions de Laurent le Magnifique et les siennes je commençais à ne plus aimer ce que j’entendais.
Et puis Monsieur le directeur se reprend et nous parle de certaines œuvres, et là on se réconcilie doucement, on repart dans le sujet et on aime.
Même si on connait déjà la plupart des explications, ce n’est pas désagréable à suivre et c’est le principal.
La surprise du reportage apparait dans le traitement donné à la peinture puisque les tableaux ont été “mis en relief”, ce qui est d’abord surprenant, presque dérangeant comme si on osait toucher à l’immuable, une sorte de réinterprétation du travail de l'artiste, au risque de le dénaturer.
Et puis il faut bien admettre que ça rend très bien parfois, et on peut se dire que les artistes auraient sans doute apprécié cet hommage qui leur est rendu en tentant de magnifier leurs oevres déjà si belles.


Pour l’adoration des mages c’est assez bon, pour la naissance de vénus c’est plus discutable, même si on a l’impression de rentrer dans le tableau.
Petite déception pour le David de Michel Ange: la 3D permet de scruter son visage de près, et c’est bien mais on regrettera les vues entières très rares, et surtout pas prises sous les meilleurs angles. Ou alors mon souvenir a magnifié la statue, j’ai eu cette impression pour plusieurs sculptures, comme si la caméra avait été bloquée par des éléments extérieurs (problèmes de lumières? d’objectifs? ) et ne pouvait montrer la meilleure partie de chaque œuvre.
C’est moins vrai pour les tableaux, mais frappant pour les sculptures et ça m'a laissé un arrière goût de frustration.


Comme quoi la meilleure des visites reste la "vraie", mais ce genre de reportage permet de la préparer ou de la prolonger, et c'est déjà pas si mal..


On ressort de ce court voyage en ayant une impression de trop peu et en même temps une impression d’en avoir déjà vu beaucoup, sans savoir si c’ets le souvenir du foisonnement qu’on ressent à Florence qui vient d’être ravivé ou si le film produit cet effet même sans connaitre au préalable les lieux.
En tout cas si l’expérience se refait et correspond à mes disponibilités, je retenterai le voyage, en espérant découvrir des lieux dont je ne connais rien (la liste étant longue ils n’ont que l’embarras du choix!).

iori
8
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le 11 mai 2016

Critique lue 228 fois

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