C'est un peu la Fureur de vivre version 80s, il y a le jeune rebelle qui arrive d'ailleurs dans la petite ville, se confronte au chef des voyous dans un duel automobile, se tape sa poule dès que possible et le tout dans un conflit des générations larvé qui sert de sujet au film...
Sauf qu'ici, le rebelle sait pour quoi combattre ! Il veut réintroduire la danse dans le comté alors qu'un arrêté l'interdit sous la pression du pasteur local, John Lithgow, le père de la poule citée plus haut, forcément...
Alors déjà, l'ambiance surréaliste de la petite ville de pécores qui repousse la musique satanique et ses convulsions dans un rigorisme que la charia ne repousserait pas complètement est assez savoureuse, il faut le voir pour le croire, en quelques semaines Kevin Bacon devient un dangereux terroriste satanique sans rien faire de particulièrement malvenu, c'est assez mignon... Le pire étant bien entendu que l'histoire s'inspire de faits réels et d'un village de bouseux de l'Oklahoma qui a interdit la danse pendant près de quatre-vingt-dix ans jusqu'à quelques années à peine avant le film...
On retrouve plein de trognes bientôt connues, Sarah Jessica Parker, Chris Penn, Lori Singer... Il y a Diane Wiest et Frances Lee McCain pour surveiller tout ça, pourquoi pas...
Bon après, il faut accepter l'incroyable idiotie de l'ensemble et le final terrifiant qui montre que le rêve de tous ces jeunes anarchistes était en fait d'avoir enfin le droit à un bal de promotion, vous savez, ce truc absolument conventionnel et réactionnaire qui fonde comme peu d'autres événements la vie sociale rangée des bonnes petites villes américaines depuis des lustres...
Mais sinon, étrangement, ça se laisse presque voir.