Quand Mata Hari n'a plus ri du tout...

Quand Mata Hari n'a plus ri du tout...

Je livre à ceux qui me suivent le générique d'entrée (traduit) de ce film :

"En 1863, alors que la guerre civile fait ravage, un large groupe de prisonniers confédérés cuisent sous le soleil dans un enclos de Fort Bravo sur le territoire de l'Arizona. Dans chaque camp, on porte un uniforme bleu ou gris et on épie celui d'en face avec haine. A l'extérieur du camp, un ennemi commun les épie : les redoutables indiens Mescaleco"

Fort Bravo (à ne pas confondre avec Rio Bravo) ou encore "Escape from Bravo" est pour une fois un western qui porte bien son nom puisque selon la définition du Larousse, il traite bien des indiens qui luttent pour sauver leur territoire face à l'envahisseur qui veut les déposséder de leurs terrains regorgeant de richesse... (L'histoire n'est qu'un éternel recommencement, comme en 2022 où...)

Quand ce film sort en 1953, le réalisateur John Sturges (1910-1992) est au début de sa carrière au cours de laquelle il fera 37 films de 1946 à 1976 avec nombre du genre cow-boys : "Les sept mercenaires", c'est lui aussi..

Au lendemain de la vraie guerre en France, le public est avide de distraction et les salles de cinéma ne désemplissent pas. Si leurs enfants du baby-boom jouent aux cow-boys et aux indiens dans les cours de récré à l'école, les spectateurs ne sont pas encore gavés de ce genre de film qui fait recette... Ici, l'originalité vient du fait que des ennemis jurés vont s'allier pour lutter contre un troisième !

John Sturges devait encore faire ses preuves dans le métier, et il mêle habilement des histoires de guerre et d'espionnage à des histoires d'amour à l'eau de rose. Ces dernières faisant alors les délices des romans photos d'époque dévorés avidement par les ménagères genre fées du logis...

On se demande même au début si ce fort Bravo est un lieu de délices pour fêtards en uniformes ou un vrai bastion de guerre... Etrange et déconcertant dans la mesure où habituellement, les films de cow-boys ne comportent que quelques femmes pour faire joli sur l'écran...

Curieusement, je n'ai pas réussi à croire à cette fable, ni à m'intégrer dans l'aventure... Trop de longueurs dans beaucoup de plans, malgré de superbes images en Anscocolor... Ce produit photographique, rebaptisé Anscochrome, était préféré à son concurrent Kodak car jugé beaucoup plus rapide à développer par la profession....

Même si les acteurs sont excellents, aucune "pointure" parmi eux non plus... Petit budget ?

Il manque tous ces petits détails qui font qu'il semble manquer à ce film le petit plus qui sépare un bon film de très bon... Je ne dirai pas qu'il est mauvais mais je n'ai eu aucune empathie pour

un des participants de cette aventure, même si elle dévoile l'art et la manière des indiens pour procéder à des tirs groupés d'archers avec la certitude d'atteindre leur cible...

Succès relatif pour ce film si l'on considère qu'à l'époque de sa sortie, il avait attiré 1 289 346 spectateurs en salles, c'est à dire sans même atteindre le nombre des deux millions requis pour prétendre aux box-office qui était de quarante-cinq en 1953...

Ce film ne m'est durablement jamais resté en mémoire et je conclurai avec cette phrase de Ventura lorsqu'il déclinait poliment un rôle : "C'est bien , c'est même très bien, mais ce n'es pas pour moi !"


France 3 le 01.01.2024-

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le 10 janv. 2024

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