Frankie dans la boîte à strip-tease, se fait un strip

   Je suis un peu dur. Pas à cause de Haley, qui est  remarquable, ni à cause de Peter Saskgard, qui est sobre, et « humain », sobre pour une fois. Humain, très humain trop humain, ça lui change. Pas à cause de ça, mais plutôt  à cause de la réalisation pâlichonne, que ça donne même pas mal aux yeux. L’histoire est au contraire extraordinaire, et le traitement n’est pas à la hauteur. Une femme « habitée » par autant de personnalités, donc plusieurs personnages, différents, d’âge, de conditions sociales, et de races différentes, ça c’est du lourd, ça fait plusieurs films en un. Or, la réalisation est sans surprise, presque scolaire, hollywoodienne, dans le sens comédie dramatique de commande, et on se contente d’un gentil polar psychologique. Un film très fait-pour grand public avec un sujet carrément psychotique, dommage. La production a retirée tout ce qui pourrait choquer, et a préféré divertir tout le monde. Ça manque terriblement de force, et va rassurer le public sur les bienfaits de la médecine, et des psys qui s’attachent à leurs malades, au point de se transformer en enquêteur, en détective, à la recherche du chaînon manquant, au point de mettre leur carrière en danger, mais la belle est belle. Honnêtement, on attendait tous le classique cliché du docteur qui tombe amoureux de sa patiente, et on n’en est pas loin de ce cliché. Sauf qu’à par l’ambigüité de la relation entre ces deux personnages, et la performance de miss Berry, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.


    Quelques clichés par-ci, par là, un secret inavouable, le psy protecteur, papa poule, la camisole de force, pour faire clin d’oeil : « Vol au-dessus d’un nid de coucou » ; effet classique qui fonctionne toujours. On a les coups de têtes contre le mur, pour bien faire comprendre qu’elle est folle à lier, ça aussi, ça marche toujours ; tout cet attirail technique n’arrive pas à faire oublier qu’on a un polar peu psycho, glamour comme pas possible, avec la belle Haley dans le rôle-titre.


   Film trop lisse, calculé, trop romance pour infirmières en salle de repos. Le gars filme ça comme un biopic, (histoire vraie, encore un film tiré d’une histoire vraie), et c’est linéaire comme un biopic, (c’est la mode devenue classique), et la narration fait clairement série B , (donc histoire fausse). Une histoire extraordinaire, car originale et vraie, ne donne qu’un film plat, si le réalisateur ne pas choisit un angle droit à exploiter, bien plus intéressant.


   Elle n’est pas vernie sur ce coup là, Haley. Elle qui reconnaît qu’elle est incapable de choisir ses rôles, (elle accepte à peu-près tout, et n’importe quoi), pour une fois qu’elle à un rôle à la hauteur, le réalisateur filme ça petit bras. Le rôle était en or massif, le réalisateur ne l’était pas. Frankie dans la boîte a strip-tease, fait un strip, Frankie va à l’asile, elle rencontre un docteur, Frankie va voir maman, à la campagne.

Angie_Eklespri
6
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le 15 juil. 2015

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