Kassovitz met du vinaigre dans son Vin

N'ayant jamais été très fan de Kasso la personne, encore moins depuis ses sorties récentes sur Twitter, je confesse n'avoir jamais tellement suivi la carrière de Kasso le réal.
J'ai bien aimé La Haine à l'époque, "comme tout le monde", sans savoir ce que ça donnerait si je le revoyais aujourd'hui.
Et pour le reste, son obsession pour la banlieue n'a jamais suscité mon intérêt.
Bref Fucking Kassovitz m'a davantage intéressé par son propos que par son protagoniste.

Si on va au-delà de l'orientation clairement partisane du docu, ce dernier permet malgré tout de remettre un peu les pieds sur terre en ce qui concerne la réalité du terrain tout au long de la réalisation d'un film, qui plus est un film hollywoodien.
Tout comme Lost in la Mancha m'avait touché, tant le désespoir de Gilliam était palpable, je n'ai pu m'empêcher de compatir à la détresse, explosive elle, de Kasso face à ce marasme dans lequel s'enfonce progressivement son oeuvre, et contre lequel il est apparemment bien impuissant.

Bien sûr on ne dispose que d'un seul point de vue, et si on a le sentiment qu'il a bien bossé son film, que de son côté il ne pouvait pas faire beaucoup mieux en terme de préparation, anticipation etc, on ne peut pas le vérifier.
Mais ce qui est indéniable c'est la mauvaise volonté cumulée des producteurs, acteurs pour certains (Vin Diesel donc, qui confirme tout le mal que je pensais de lui, et Gérard Depardieu faisant preuve une fois de plus d'une attitude démontrant le parfait connard qu'il est, lorsqu'il est mort de rire alors que les emmerdes s'enchaînent -mais il s'en fout il aura son cachet après tout- sous ses gros yeux bouffis).

Je n'ai pas eu le "plaisir" relatif de voir Babylon A.D. et n'y remédierai certainement pas maintenant que j'ai vu Fucking Kassovitz, mais si je suis conforté dans l'idée que le film est mauvais, je suis en revanche bien moins critique et relativise beaucoup la responsabilité du réalisateur dans cet échec.

Un document instructif sur les pratiques en cours dans le cinéma, et une aventure humaine intéressante à suivre.
En plus ça ne prend qu'une petite heure, ça les vaut définitivement.