Purgatory.
Sept ans après avoir terrorisé le monde entier avec son adaptation du best-seller de Stephen King, The Shining, Stanley Kubrick s'attèle à un autre genre, celui du film de guerre, qu'il avait déjà...
Par
le 5 janv. 2017
62 j'aime
7
Full Metal Jacket n'est pas un film de guerre à proprement parler. Le contexte et le genre sont un terreau fertile pour démontrer qu'aucune formation, aucune arme, aucune méthode, aussi élaborées soient-elle, ne sauraient préparer au caractère imprévisible de la guerre. En matière de cruauté, l'imagination de l'Homme est sans limites. Et la deuxième partie du film le prouve. Une jeune femme au visage juvénile va méticuleusement tailler en pièces une section surentraînée de Marines. Invisible, impossible à localiser, elle leur fait, ainsi qu'à nous, l'effet d'une mine anti-personnelle. Pire, d'une bombe à fragmentation.
Tout le film nous dit cette absurdité, mais il dit tellement plus. La guerre est le prétexte mais la réflexion va au-delà : une dénonciation scrupuleuse de toutes les formes d'embrigadement, d'avilissement des êtres par la religion, de toute foi plantée avec avidité dans un crâne mou pour uniformiser, couper ce qui dépasse... Un austère couvre-chef pour emblème. Il faut se rappeler que la fille de Stanley Kubrick a été happée très jeune dans le mouvement sectaire et qu'un des longs combats de ses parents a été d'essayer de lui ouvrir (grand) les yeux sur cet emprisonnement.
Entre les lignes de front, Kubrick dénonce les mouvements sectaires, les marchands d'espoir à la petite semaine, qui profitent de la faiblesse, de la détresse, de la crédulité d'êtres fragilisés pour mieux penser à leur place. L'un des personnages clés de la première partie incarne l'un de ces rats de laboratoire qui va y laisser sa peau (et pas que la sienne). La jeune femme de la seconde partie est ce cobaye nourri au sang qui exécute froidement son programme de mort.
Voilà le message universel de Full Metal Jacket : Seule la vie donne et reprend quand elle le décide. Rien ne nous prépare à l'inacceptable. Encore moins à l'imprévisible. Aucune croyance d'aucune sorte ne saurait le faire. C'est comme ça, iI faut simplement accepter notre sort et repartir à chaque nouvelle aube en chantonnant, comme si de rien n'était, mais libres sous nos casques...
Créée
le 2 févr. 2016
Critique lue 239 fois
D'autres avis sur Full Metal Jacket
Sept ans après avoir terrorisé le monde entier avec son adaptation du best-seller de Stephen King, The Shining, Stanley Kubrick s'attèle à un autre genre, celui du film de guerre, qu'il avait déjà...
Par
le 5 janv. 2017
62 j'aime
7
Loin de moi l'idée de faire une critique digne des Cahiers Du Cinéma parce que c'est du Kubrick. D'abord j'en suis incapable (malgré des heures d'entrainement j'arrive toujours pas à péter plus haut...
le 24 juin 2011
57 j'aime
18
Je ne peux pas écrire de critique sans citer le génialissime Sergent Hartman qui ferait pâlir de jalousie le Docteur Cox (Scrubs). Avec des répliques et des chansons inoubliables accompagnées d'un...
Par
le 18 avr. 2011
54 j'aime
12
Du même critique
Brillant petit opus horrifique sans prétention dont l'action se situe au coeur des années 50. Parents allie à merveille le cynisme, la mélancolie, et un regard décalé sur les ravages de la routine...
le 31 janv. 2016
4 j'aime
Excellent film, longuet il est vrai, mais passionnant sur le soin apporté à la complexité des personnages principaux (qui sont nombreux) et curieusement pas vraiment sur la chute (qui d'ordinaire...
le 20 janv. 2016
3 j'aime
Monument du thriller horrifique, Pulsions est ce que De Palma a accouché de plus fort en la matière dès lors qu'il ne se contente pas de revisiter brillamment, à sa façon, les éternelles névroses...
le 3 févr. 2016
2 j'aime