Alors voilà l'objet-filmique du délit.
Le film où quand on dit qu'on la vu, on se reçoit un " Quoi-tu-l'as-vu-moi-jamais-j'irai-voir-cette-merde !? " expéditif et sans appel.



Or moi j'ai eu le malheur de voir en Stephen Sommers une sorte de héros, il y a dix ans, quand tout le monde encensait cette grosse bouse de Matrix il arrivait avec sa Momie, film résolument rétro, enlevé, et sympathique. Seulement ensuite, il n'a jamais réitéré l'exploit. Le deuxième Momie n'est jamais aussi inventif, et Van Helsing en est un démarquage à peine maquillé... Disons qu'il a changé la peinture, mais pas les plaques...



Le voilà dix ans après avec son dernier joujou ( littéralement ).


Pourquoi j'y vais ?
Parce que j'aime toujours La Momie. Parce que le casting hétéroclite ( un rescapé de Oz, une ex-de-Jude-Law-habituée-aux-productions-indépendantes-où-elle-joue-des-alcooliques, un Français, un Coréen du Sud, un Dennis Quaid... ) me séduit. Parce que j'y crois à mort.


Alors voilà. Le début est une catastrophe absolue. Les deux premières scènes d'action sont vides d'enjeux et on les regarde assis placidement en attendant que l'intrigue se mette en place.
La première montre des gens qui se connaissent déjà être interloqués de se retrouver là dans des camps adverses tandis que des gens qu'ils ne connaissent pas sauvent la mise. Nous on arrive tout juste, on n'a pas fini notre paquet de MnM's et on ne peut que hocher la tête en enregistrant les infos : ah oui, il la connaît. Qui est-il ? on verra plus tard...

La deuxième, est là c'est plus grave, montre les MECHANTS s'introduire dans le repaire secret des GENTILS pour leur péter la gueule et leur chiper des missiles high-tech de barge ! Dans n'importe quel autre film, on tremblerait dans nos chaussettes, mais là, encore par manque d'enjeux, on s'en bat les roubignoles avec force !



Il faut attendre la poursuite à Paris pour avoir tous les éléments nécessaires à une vraie scène d'action. Connaissance des personnages dans les deux camps, connaissance des enjeux, menace et compte à rebours, gadgets et armes de destruction massive... Mais cela dit on n'est toujours pas sortis de l'auberge parce que le film commet régulièrement un erreur irritante.



Aucune information donnée n'est valable plus de dix minutes.


Par exemple au début, on voit le savant-chef-méchant présenter une armée de 20 mecs nanotechnologiquement modifiés pour n'avoir aucun concept de mortalité. Pour preuve, y'en a un qui se laisse mordre par un serpent venimeux sans broncher, et les nanites viennent extraire le venin en gros plan ! Je me dis : Whoaw, cool concept ! Il va y avoir de la bagarre !


Que neni : les dits soldats se comportent comme n'importe quel figurant dans Commando. Y'en a un qui tombe dans un gouffre sans fond en hurlant... euh... Pourquoi tu cries ? tu t'éclaircis la voix ? Y'en a un autre qui a une mini-bombe qui lui arrive dans le casque et il se met à faire une danse de Saint-Guy pour se l'ôter en criant... Pourquoi tu fais ça ? Y'a un problème ? Je rappelle que le mec ne sait même pas que la mort existe...


Quelle tristesse qu'un méchant trop faible...
L'absence de tension de G.I. Joe vient surtout du fait qu'on ne connait personne et que leurs obsessions personnelles, on s'en bat la race pendant la moitié du film.
D'ailleurs, même quand vient la toute fin, je ne sais toujours pas quel était le but profond du méchant dans la vie. Pas de vraie vengeance, pas de domination économique... Juste... Faire chier.
 Le Top-Super-But-Ultime, quoi...
Tout ce que ça a de pratique, c'est que le résultat est qu'on a pas envie de le tuer, et qu'il pourra revenir avec son masque débile dans le 2.


Ensuite y'a le coup des armures Accelerator-Suits.
Là ça devient de la franche rigolade. Imaginez une espèce de sous-Iron-Man pataud et sans humour qui court dans les rues de Paris comme un canard sans tête, avec la possibilité de transpercer un tram, de courir à 88 Mph, de grimper aux immeubles... OK je me dis c'est une façon marrante de vendre une poupée, mais dans la foulée y'a Ray Park et Lee Byung-Hun qui font des galipettes encore plus incroyables.... en T-shirt.


Mais au bout d'un long moment - une bonne heure - le film redresse la tête et parvient, à l'image d'une série télé dont le pilote était maladroit au possible, à jouer de ses idioties de manière décomplexée, poussive et touchante...
Le combat final, calqué sur un épisode de Star Wars ( un duel au sabre / une guerre à grande échelle / la résolution du héros face au méchant, en boucle ) m'évoque les James Bonds ( Thunderball, Moonraker ) et autres joyeusetés d'un autre temps... Et je retrouve un peu ce qui faisait le charme de La Momie : un anachronisme pétaradant.



Stephen Sommers étale une sorte de science du premier-degré simple et candide, un total contre-pied du cynisme de façade qu'arbore Hollywood ces vingt dernières années, qui même s'il est d'une connerie abyssale, me plait rien que parce qu'il existe.
 Je sors de la salle, un sourire en coin, en me disant que j'avais raison : le casting valait le coup et j'ai fini par passer une espèce de bon moment, sur la fin.

Créée

le 30 sept. 2011

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Mike Öpuvty

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