La plupart de ceux qui pensent ne pas supporter les films "anciens" (notion suffisamment floue pour englober les origines du cinéma jusqu'à il y a une quinzaine d'années) sont souvent surtout allergiques aux codes des époques concernées. Habitudes scénaristiques, conventions de mise en scène, rythme de montage, esthétique, éléments de langage, on peut continuer la liste presque à l'infini.
Il est moins évident (même si certain le font très bien) de cerner les conventions du moment. Si certaines sautent malheureusement aux yeux de tous (un scénario ? Quel scénario ? Un personnage ? Mais si: là, derrière le mur d'effets spéciaux, regarde !) d'autres sont moins aveuglantes mais peuvent se révéler tout aussi nocives.


Prenez un film d'horreur de ces 10 dernières années, et vous aurez une vision assez nette de ce qui sépare la peur du sursaut, les réalisateurs "modernes" n'ayant retenu que le second, immédiatement perceptible et répondant aux nécessités d'immédiateté de notre temps.


La plupart des comédies actuelles sont aussi normées que n'importe quel autre sous-genre, gentiment positionnables dans la case réservée à cet effet.
Ainsi, vous aurez sans doute beaucoup de mal à supporter cette petite musique hypra-répétitive qui encadre chaque scène de dialogue et qui marque, avec la légèreté du cousin bourré en fin de repas de famille voulant placer sa blague sexiste, le ton de l'ensemble et vous incite à ne surtout pas oublier que vous regardez un film amusant et primesautier. Allen est lui-même devenu coutumier du méfait, entouré d'une génération entière de réalisateurs peu inventifs.


Que dire du film ? Qu'il semble normal et rassurant que les frères Coen n'aient pas voulu mettre eux même en scène un scénario assez mince, oscillant sans cesse entre farce facile et parfois un peu grotesque, jamais vraiment originale ni hilarante, au mieux sympathique, et sauvé par un final qui relève l'ensemble mais ne permet quand même pas de se dire qu'on a pas tout à fait perdu une heure et demi de notre temps.

guyness
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le 21 juin 2013

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guyness

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