Un film qui offre une fusillade sur "Free Bird" de Lyrnd Skyrnd ne peut qu'être bon. Qui plus est lorsque la scène est différente et ne reprend pas les précédentes. Il y en a eu deux cultissimes au préalable : Le grand final de "The devils Reject" de Rob Zombie et la baston wtf à fond de l'église dans "Kingsman" de Matthew Vaughn. Celle de "Gangsterdam" arrivant dans le troisième acte n'arrive en aucun cas à la cheville des ces deux mastodontes nommés ci dessus mais on ressent une bonne envie de cinéma, une bonne humeur communicative, des plans travaillés, un bon rythme...
Cette scène traduit ce qu'est Gangsterdam. Un buddy movie à la française avec une envie de cinéma dans la mise en scène, le rythme, la B.O ce qui est correct et assez réussis sur cet aspect. Pour autant le scénario régressif, graveleux à souhait oscille entre le bon et le pire de ce que l'on peut trouver dans le genre du buddy movie.
Le pitch: Ruben est amoureux de Nora. Il la suit à Amsterdam pour l'aider à passer de la beuh et au passage emmène son pote Durex. Evidemment rien ne se passe comme prévu...
J'avais adoré Radiostars le premier film de Romain Lévy en tant que réalisateur que je considère comme l'une des meilleures comédies françaises réalisées, (un vrai film de potes drôle et émouvant, bien interprété et mise en scène), j'avais oublié qu'il avait scénarisé aussi "Cyprien", "De l'huile sur le feu", "Coursier", (des daubes tellement honteuses à oublier^^).
On retrouve ici un peu des deux. A savoir une mise en scène correct, des plans travaillés, un bon rythme, une humeur communicative vers le spectateur, les acteurs font le boulot, des vannes qui fonctionnent, certaines situations cocasses, une très bonne B.O vintage. Mais aussi des vannes graveleuses et des situations qui tombent à plat, une lourdeur dans les gags qui plombent une majeure partie du film, des personnages pas assez travaillés et un manque d'implication envers eux, ( pour autant le groupe fonctionne bien), certains acteurs qui jouent mal et énormément de clichés.
Cette bouillabaisse fonctionne au final, car Romain Lévy ne fait pas un film conventionnel et va jusqu'au bout de son délire, son envie de cinéma quitte à tomber dans les travers nommés ci dessus. Il filme Amsterdam comme il le faut, se sert bien de tous les décors. Il assume les vannes et situations graveleuses à prendre au 15ème degré. Il fait venir Rugter Hauer, transforme Manu Payet en Scarface du pauvre pour la caution action et bad guy du buddy movie. Qui plus est, il sert un triple final d'action dans sa dernière demi-heure. Côme Levin apporte l'aspect graveleux du film par son personnage, Durex. Complètement décalé, débile et pourris à souhait, tellement drôle par sa connerie dans les meilleurs moments. Patrick Timsit est tout aussi sympathique. La B.O de ROB très eighties est excellente à la fois très atmosphérique et traduction des sentiments du personnage principal. Ce film aurait pu être très bon mais...
En premier lieu Kev Adams: Trop lisse pour le rôle, à chaque plan je ne vois pas le personnage mais Kev Adams et ses vannes pour jeunes, ça ne va pas au delà, c'est bien dommage. Mais son duo avec Côme Levin est réussis.
Les situations cocasses graveleuses marchent sauf lorsqu'il y a une scène de tension qui se transforme en gag de prout et ce sur une longueur pas possible et qu'ils ont déjà évoqué cela lors d'une scène auparavant. Il en va de même pour les vannes sur l'homosexualité de Durex qui sont trop rééditées dans plusieurs scènes.
L'alchimie entre les trois acteurs fonctionne mais n'est pas assez travaillé. Les seconds rôles ne sont que fonctions. La relation Entre Kev Admas et Manon Azem, (très charmante) n'est que trop survolée, on a juste le droit aux impressions de Kev Adams et c'est tout... Seul le personnage de Durex joué par Côme Levin ressort vraiment par sa connerie profonde et son duo avec Kev Adams qui le remet en place à chacun de ses propos débiles et racistes.
C'est dommage mais le film n'est pas raté pour autant.
C'est un bon délire anticonventionnel, un bon wtf régressif en soi et ça fait du bien de voir cela au coeur de la comédie française...
Sans Kev Adams, avec plus de finesse et une meilleure caractérisation des personnages, le prochain film de Romain Lévy sera surement meilleur...

gc-thornhild-85
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le 1 avr. 2017

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