Grandeur et décadence des "Années Folles"

Le roman célèbre de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925, a déjà fait l'objet de 2 adaptations en 1926 et 1949 que je n'ai pas vues ; je ne peux que comparer avec la version de Baz Luhrman en 2013 que je n'ai pas détestée mais qui m'a laissé plutôt indifférent, malgré un bon rôle pour Di Caprio, j'avoue avoir préféré cette version de Jack Clayton, et pourtant je ne suis guère friand de ce genre de films, ça ne m'attire pas des masses.
Ce qui m'a intéressé, c'est l'atmosphère qui s'en dégage ; le scénario de Francis Coppola se caractérise par une adaptation scrupuleuse du roman, on y retrouve des passages entiers presque mot à mot, de même que la reconstitution minutieuse de l'époque et de sa façon de vivre de la haute société américaine. On sent pleinement une débauche de luxe, d'argent et d'alcool dans cette sorte d'hommage nostalgique aux années 20, les fameuses "roaring twenties", on est plongé dans cet univers luxueux où Coppola prend pour cible la description de cette haute société des "années folles" qui s'étourdit dans des fêtes somptueuses pour oublier le vide sidéral de leur existence oisive et futile. Il s'intéresse moins à la romance entre Gatsby et Daisy, prototype de la femme frivole et veule. Cette description est à peine critique.
Derrière son incroyable extravagance et cet étalage de luxe, ce qui est fascinant, c'est qu'on ne sait pas qui est ce Jay Gatsby, un espion, un gentleman britannique, un homme d'affaires, un héros de guerre ou tout simplement un fumiste, un mythomane... qui trouvera une mort stupide. Pour l'incarner, Robert Redford arbore la très grande classe, il est beau comme un dieu, et trouve là un de ses plus grands rôles, composant une véritable figure iconique de cette époque de folie. Pourtant, la mise en scène de Clayton est très sage, académique, sans audace, elle se contente de lécher les beaux décors et de filmer les fabuleux costumes de Redford et ceux de ses partenaires, costumes qui obtiendront bien justement l'Oscar. Le ton un peu lent peut ennuyer, mais ce constat de la société riche des années 20 est édifiant, aux personnages bien interprétés, outre sa vedette, par de bons acteurs comme Mia Farrow, Bruce Dern, Karen Black, Sam Waterston, Loïs Chiles ou Scott Wilson... et bercé par les musiques supervisées par Nelson Riddle.

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le 8 avr. 2018

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