Très chouette court qui s'exprime par une brièveté aussi soudaine que prenante. On va essayer d'y rendre honneur.
Les plans sont jolis, agréablement cadrés et pourtant ils fuient vite. L’œil doit s'adapter pour prendre le rythme qui n'est pas épileptique pour autant.
Le début est assez hypnotique, une franche adéquation se fait entre les cuts et le rythme de la musique, sans tomber dans le symptôme de la synchronisation systématique. Les deux sphères sont assez libres, mais cohabitent en harmonie. L'entrée est réussie.
Puis la musique change. J'ai cru reconnaître Tim Hecker (je l'ai écouté le mois dernier et ça ressemblait beaucoup). Les postures corporelles m’intriguent, que ce soit dans le champ (sans jeu de mot) comme intrinsèquement. Elles laissent songeurs.
Et hop, en quelques battements de cils à peine, la musique dérape un peu et des anonymes défilent. Comme si on tournait les pages d'un livre trop vite pour pouvoir déchiffrer les mots, mais juste assez pour qu'on se rende compte que ce sont des mots justement -une familiarité.
Une suspension, et tout s'estompe, à pas calfeutrés.