Le film de racailles de banlieues est devenu un genre très visité dans le cinéma actuel.Celui-ci est anglais et dresse un portrait sans concession d'une bande de collégiens de 15 ans qui sont tous des mongoliens dégénérés.Défilent ainsi sur l'écran de glorieux spécimens de connards à capuches.Menteurs,voleurs,violents,harceleurs,racketteurs,alcoolos,drogués,putes et nymphos,ils se caractérisent essentiellement par leur incompressible connerie.Dépourvus à la fois de culture et d'intelligence,ils passent leur temps à s'embrouiller avec leurs ennemis et,quand ceux-ci ne sont pas là,ils se clashent entre eux dans le langage de débiles qui leur est propre.Cette peinture pessimiste de la jeunesse des quartiers populaires est annonciatrice de lendemains qui déchantent pour notre belle société libérale et multiculturelle.Ces abrutis shootés à la coke,au rap et aux jeux vidéo ne sont bons qu'à se prosterner devant le Dieu Pognon.Et même quand certains veulent s'en sortir,ils sont rattrapés par la toxicité de leur environnement.Quant aux parents,absents,dépassés,démissionnaires,faut pas trop compter sur eux.Pas plus que sur les figures d'autorité traditionnelles,les adultes étant manifestement terrifiés par ces gamins qui ne les respectent plus et ne les craignent absolument pas.Mais que fait la police?Rien.Elle ne se déplace qu'en dernier recours,comprenez quand il y a un meurtre.Sinon,elle laisse faire.C'est normal,car étant donné le laxisme de la justice,il est tout à fait inutile d'appréhender les délinquants,surtout les mineurs.Et puis ils font le boulot eux-mêmes,en se massacrant entre eux,ce qui introduit une forme d'auto-régulation de la population criminogène.En outre,ils sont les idiots utiles du système.L'insécurité qu'ils provoquent dans la société pousse les gens honnêtes à réclamer une répression....qui ne s'abat finalement que sur eux.Les politiciens empilent les lois liberticides,réduisant notamment la liberté d'expression ou celle de circuler,afin de museler les formes d'opposition,et laissent courir les enfoirés.Le réalisateur-producteur Menhaj Huda se permet quelques effets visuels mais filme dans l'ensemble assez sobrement.Le scénario est signé Noel Clarke,un des jeunes acteurs du film.Il est à noter que ce "Kidulthood" a connu un certain succès en Angleterre,ce qui lui a valu d'engendrer deux suites,"Adulthood" en 2008 et "Brotherhood" en 2016,toutes deux réalisées par Clarke et centrées sur Sam,le personnage qu'il incarne ici.Il y aura aussi un film dérivé de la franchise et shooté par Adam Deacon,un des autres interprètes de "Génération Gangsta".On remarque la présence de Nicholas Hoult,alors inconnu,dans un petit rôle.Mais celui qui rafle la mise,c'est Cornell John,qui joue l'oncle Curtis,le caïd du quartier, avec un mélange de charisme jovial et de férocité carnassière qui fait froid dans le dos.