Le Japon restera a jamais marqué par le spectre de l'arme atomique ce qui lui fera créer l'un des plus emblématique monstre du cinéma de science fiction avec Godzilla. Plus modeste et moins spectaculaire Kazui Nihonmatsu reprend et exorcise lui aussi les traumatismes de la seconde guerre mondiale avec Genocide aussi appelé War of the Insects lors de sa sortie américaine.


Genocide nous raconte l'histoire d'une petite île de l'archipel nippon bouleversée par la chute d'un avion militaire américain à cause d'un nuage d'insectes. Alors que des marines viennent enquêter sur cette étrange affaire d'autant plus grave que l'avion portait une bombe atomique, un scientifique s'intéresse à des insectes mutants provoquant la folie et la mort de celles et ceux qu'ils piquent.


Genocide est donc un film de science fiction nipon de 1968 dont le casting réuni japonais et américain autour d'une histoire finalement commune aux deux pays, la bombe atomique. Le film accuse un peu le poids du temps et même si cela participe à son charme il ne faudra pas être trop regardant sur les transparences un peu foireuses, les effets spéciaux rudimentaires et les gros points noirs qui s'agitent sur l'image pour figurer les insectes. Le film de Kazui Nihonmatsu fait pourtant aussi son petit effet notamment avec des plans macroscopiques très réussi d'insectes mordant la peau de leurs victimes. Les insectes rendant fous ceux qu'ils attaquent on aura aussi droit à deux trois exercices de démences par des comédiens qui n'ont pas fait l'actor studio , c'est le cas en tout cas de Chico Lourant, acteur afro-américain né en Arizona, qui roule des yeux avec un rire de dément tout en tirant environ 53 fois en l'air avec son pistolet à six coups. Mais bien plus que pour sa forme classique et parfois maladroite Genocide mérite d'être redécouvert pour la noirceur qui l'habite.


Genocide est un film qui ne fait guère preuve d'angélisme pour l'humanité et place au centre de son récit une révolte d'insectes qui décident de débarrasser la terre de ce fléau destructeur qui est l'humain, celui là même capable d'atomiser toute vie en pressant sur un bouton. Nos insectes seront aussi aidée par une femme espionne rescapée des camps de la mort ayant elle aussi perdue foi en l'humanité . Le film de Kazui Nihonmatsu utilise alors en insert des images d'archives de la guerre et des camps de concentration pour appuyer un peu lourdement son message. Il se dégage toutefois du film une forme tristesse froide et de rancune tenace sur les pires horreurs dont sont capables les hommes , le film se doublant d'un message prophetico-écologique prônant la révolte des espèces animales face à la destruction de leur environnement par l'homme. Genocide ne transpire donc pas la joie de vivre jusqu'à un final qui ne laisse que le maigre espoir d'une renaissance possible mais perdue au milieu d'un océan de doutes et de retombées atomiques.


Du plus gros des monstres capable d'écraser un humain avec son pied à la plus petite créature capable d'être écrabouiller d'un revers de la main, le Japon panse et repense les plaies d'Hiroshima et Nagasaki par le prisme du cinéma, histoire de divertir mais aussi d'avertir .

freddyK
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le 18 avr. 2022

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