San Francisco, fin du XIXe, le noble art est prohibé et les combats s’organisent la nuit sur un terrain vague, les quais ou dans un bâtiment délabré. Un club de notables appréciant la boxe veut redonner à ce sport ses lettres de noblesses. Pour cela, il faut recruter des boxeurs de bonne famille et boxant selon les règles du Marquis de Queensberry (16 règles qui forment le code écrit en 1865 par le journaliste John Graham Chambers). James Corbett, interprété par Errol Flynn, faisant parti des prospects, impressionne les membres du club qui le pousseront à devenir professionnel. Il deviendra, pour le public, Gentleman Jim.


On sent que l’acteur est comme un poisson dans l’eau dans son rôle de gentleman charmeur. Il avouera par ailleurs que ce fut l’un de ses personnages favoris. Flynn prit le rôle très au sérieux et fut rarement doublé durant les scènes de boxe. Très à l’aise sur le ring, les nombreux plans sur son jeu de jambes donnent aux combats une dynamique très agréable à regarder.


Ce film prend à contre-pied l’image donnée des boxeurs au cinéma. Gentleman Jim est aux antipodes d’un Jack Lamotta. On est en effet très loin du boxeur rustre et teigneux interprété par De Niro. Pas de coups qui assommeraient un buffle, de sang giclant sur les spectateurs, de visage bouffi ou de nez écrasé. La garde est gracieuse, le jeu de jambes habile et lorsque par miracle son adversaire arrive à placer un jab, Jim s’en sort décoiffé et se défait de son assurance pendant quelques instants.


J’ai été marqué tout particulièrement par une scène (comme tous ceux qui ont vu le film je pense). Il s’agit du dialogue, après le combat, entre Jim et John L. Sullivan, Le champion qui «peut allonger n’importe quel boxeur». Scène pleine d’humilité, de respect et qui tranche subitement avec l’image donné tout le long du film par ces deux boxeurs au public.


Errol Flynn incarne parfaitement le héros plein d’assurance, infaillible et légèrement arrogant, que ce soit dans Robin des Bois, Capitaine Blood ou Gentleman Jim. Il est sans conteste mon acteur préféré de cette époque révolue.

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le 29 nov. 2014

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Vincent Ruozzi

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