J'avoue ne plus bien me souvenir de Ghost in the Shell, c'est peut être l'un des premiers films d'animation japonaise que j'ai vu et cela remonte à 15 ans environ, voire plus. Tout ce qui me vient en tête lorsque j'y pense, c'est son statut d'oeuvre culte (au même titre qu' Akira, Perfect Blue ou encore Gunnm), toutes des oeuvres de plus de 20 ans qui sont rentrées au panthéon du manga et de l'animation. Ce statut s'accompagne toujours d'une dimension "intouchable" qui saura brouiller l'esprit déjà étriqué du fan absolu, et je suis bien content d'avoir pu découvrir cette adaptation (et j'insiste sur le terme) hollywoodienne, sans ce regard clos du gamin qui aura eu son jouet, mais pas de la bonne couleur.


Le film donc, jouit d'une direction artistique irréprochable, on ne peut bien évidemment que penser à Blade Runner devant ces visuels Cyber Punk, bourrés de tour gigantesque, de néons et d'hologrammes...on pourra noter cependant l'absence totale de voitures volantes, un détail mais qui permets de diversifier un peu les visuels même si ceux-ci manquent un peu d'originalité, dommage j'avais souvenir d'un univers plus sombre et malsain...On sent que le réalisateur et le directeur photo ont pensé chaque plan ou presque comme un tableau vivant mais cela se ressent beaucoup trop, et c'est là que l'on aborde l'un des points noir du métrage, son "m'as tu vu" presque génant. Tout est léché, chorégraphié à l'extrême, et cela casse le rythme à bien des moments, rendant le film trop lent, contemplatif, même agaçant. D'autant que les scènes d'actions sont assez mal filmées de base, ajoutez donc à cela un effet de ralenti (quel est ce délire avec l'eau ?) utilisé outrancièrement et vous aurez tout le temps d'admirer le manque de maîtrise et d'originalité du réalisateur sur certaines séquences. Au niveau de l'histoire et des personnages, on reprend le pitch de base, on en modifie quelques détails, rien d'étonnant, mais ce qui saute au yeux, c'est le cruel manque de profondeur des personnages. Je ne me suis attaché qu'à deux personnages, et ce n'est pas les principaux, dommage quand quasiment tout le film repose sur le soi-disant charisme d'une actrice qui n'a pas pu exploiter son réel potentiel, on sent que Scarlett a passé plus de temps à s'entraîner en salle, à sculpter sa silhouette déjà parfaite, que de potasser son personnage qui n'a le droit, en tout et pour tout qu'à une scène ou deux touchantes (bien jouées ceci dit) et mon dieu, qu'elle est cette coiffure dégueulasse ?? La section 9 est donc réduite à un rôle secondaire, où les personnages sont présentés dans une scène, sans jamais réexploiter leur potentiel par la suite, dommage, quand on connait le potentiel narratif d'une équipe de personnages complices (seigneurs des anneaux, gardiens de la galaxie, l'arme fatale), le seul à tirer son épingle du jeu, ce bon vieux Kitano, mais on se dit que c'est grâce à son aura, ou au fait qu'il ne parle qu'en japonais, bref qu'il y a embrouille car on ne sait rien de son personnage, le vide total.


Vous l'aurez compris, ce film n'est pas une grande réussite, un rythme irrégulier, un développement de personnages quasi nul, des scènes d'actions loupées, une direction artistique pas assez folle et glauque, le tout saupoudré d'un 'm'as tu vu" énervant, le sauvra in extremis que son visuel malgré tout sympathique, quelque fulgurance artistique qui font parfois mouche et son scénario classique mais intéressant à suivre, quant à la musique, je dirais qu'elle fait son boulot, point final.

uther
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le 7 avr. 2017

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uther

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