Le « Rape and Revenge » est une thématique délicate où on sombre facilement dans la complaisance. Toshiya Fujita et sa co-scénariste Machiko Nasu l’évitent en grande partie, d’une part en ajoutant un autre thème : le passage à l’âge adulte, et d’autre part en donnant de la complexité à chacun des personnages : la belle-sœur violée peut réagir physiquement aux assauts du violeur mais assume sa révolte de victime, le frère de Kiko est partagé entre la peur, le déshonneur et la perversité du voyeur. Kiko, l’enfant gentille peut vite se transformer en tortionnaire… Tout cela contribue à l’intérêt du film d’autant plus que techniquement, il est irréprochable. Il faut dire que Toshiya Fujita est un bon réalisateur. On lui doit Le Doux Parfum d’Eros, Stray Cat Rock: Wild Jumbo, Alleycat Rock: Crazy Riders ’71 et les Lady Snowblood 1 et 2. Il sait cadrer, séquencer ses plans, rythmer son film. Le casting est tout à fait adapté au propos : Kaori Ono (Kiko) qui, justement, n’est pas un canon de beauté donnant ainsi une crédibilité supplémentaire à cette revanche, Jun Nakagawa (Miko), un peu plus jolie et donc un peu plus en retrait. Malheureusement, ces deux actrices prometteuses n’ont pratiquement rien tourner d’autre, tout comme Aya Origuchi (la belle-sœur ) au petit rôle mais dense. Akira Takahashi fait, bien sûr, le parfait salaud.
En 1h17, cette chasse à l’homme se révèle un produit supérieur à la moyenne pour ce sous-genre. Malgré sa longueur, j’ai l’impression qu’il manque une scène pour bien comprendre le final qui n'est que suggéré.