Virage commercial ?
"Gloria" est indiscutablement "le Cassavetes" le plus accessible à date (certains ont parlé de "virage commercial"), mais, hormis un happy end de circonstances, imposé par le studio et presque...
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le 8 janv. 2017
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J’ai rarement vu un personnage d’enfant aussi mal écrit, aussi crédible qu’une végane militante tout sourire et courtoise dans une boucherie. Le gamin dans le film est censé avoir 6 ans, mais réfléchie et parle comme un trentenaire. Censé être le pivot émotionnel du film, ce dernier s’avère d’une antipathie crasse, ruinant ainsi l’intérêt que le spectateur doit logiquement ressentir face à ce duo, cette dure à cuire - interprété par la magnifique Gena Rowlands – se faisant, contre sa volonté, la protectrice du jeune garçon.
Le duo ne fonctionne pas du tout, on ne sent pas l’attachement grandissant de Gloria pour le gamin, jusqu’à la fin, on sent une relation sans vraiment de sens, schizophréniques, entre tendresse gênante et distante et mépris ouvert. Je passe sur les dialogues du gosse (censé avoir 6 ans) : « Je t’aime Gloria, je t’aime à la folie », littéralement comme un homme de 30 ans dans une romance… D’une certaine manière, c’est la version raté d'«Un monde Parfait » de Clint Eastwood à ce niveau.
La mauvaise écriture du scénario ne s’arrête pas au personnage de l’enfant. Les deux protagonistes – en plus d’être poursuivi par la mafia – sont censés être recherché par la police. Visiblement, ça n’empêche pas ce duo improbable d’aller chercher de l’argent dans un coffre à la banque, se promener dans la ville, les bus, les taxis… Mise à part au début du film, la police n’existe pas. Pourtant, la presse en parle clairement... Cette invraisemblance arrive à son paroxysme dans l’hôtel (pas du tout miteux) ou par peur d’avoir à faire à des gangsters – Gloria menace d’une arme l’un des employés de l’hôtel. Ils resteront dans l’hôtel en question sans problème. Personne ne va appeler les autorités.
Les points positifs : Gena Rowlands et la Bande Originale. Mais ni l’une ni l’autre ne mérite cette épopée laborieuse. Le personnage de Gloria est vraiment bien, il m’a grandement fait penser à celui d'Ann (Susan Sarandon) dans Light Sleeper. Les musiques sont excellentes, mais j’aurais préféré les entendre dans un film à la hauteur.
Je pense que le nom de Cassavetes explique les notes indécentes et la bonne réputation de ce « Gloria ».
Créée
le 21 mars 2024
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