Bobcat Goldthwait, Bobcat Goldwaith... Ce nom résonne comme un écho de mon enfance. Un truc lointain, qu'est-ce que ça peut être ? Bobcat Goldthwait... Je cherche sur internet... Oh My God ! c'est ZED ! Pas le Zed de Pulp Fiction ( Peter Greene ) mais le Zed des Police Academy ! Ce mec bizarre, guttural, néandertalien... qui par un seul cri démentiel pouvait défoncer une porte ! Il fait des films ?? Pourquoi ne l'ai-je pas sû plus tôt ?
Et je me retrouve dans la salle, devant un film qui arrive trop tard...
Même si ce sous-genre, le film-de-psychopathe-solitaire-redresseur-des-torts-de-l'Amérique, n'est pas encore une grande tradition riche d'années et d'années d'expériences, on peut directement mettre en avant Super de James Gunn, et surtout Falling Down de Joel Schumacher...
Et trop souvent, le fait d'arriver après ces deux là en particulier interdit à God Bless America de vraiment décoller. Il n'a pas l'audace formelle de Super ni la progression dramaturgique de Falling Down.
C'est bien dommage, car au delà de ça, le film regorge néanmoins de morceaux de bravoures qui resteront dans les mémoires, les acteurs sont tous très bon du duo-infernal au moindre second rôle, les choix de chansons sont originaux et cinégéniques...
Et puis, même vendu comme une comédie, le film n'oublie pas de décrire la détresse et la misère culturelle dans laquelle on s'est laissé embourber. Certaines longues scènes de dialogues semblent enfoncer des portes ouvertes ( La télé-réalité, les présentateurs imbus d'eux même, les fanatiques, les apprentis-stars... ) mais servent plus à établir le désordre psychologique mondial que ça cause sur le long terme que de les dénigrer à brève échéance, comme le font souvent ceux qui crachent sur ces travers modernes.
Du coup, j'aime beaucoup comment le tueur de ce film conserve jusqu'au bout sa déontologie, pour déterminer qui mérite de mourir pour améliorer la société. Avec humour, il dresse une liste gigantesque de candidats, mais même poussé à bout il ne va pas tuer la connasse de l'accueil, son enculé de docteur ou le vendeur d'armes raciste... Des moments qui auraient pu être largement être attendus mais qui, en ne venant jamais, constituent une sorte d'originalité.
Je regrette simplement qu'ils n'aient pas exécuté Diablo Cody pour de bon.