Grace de Monaco a eu un vrai destin de princesse comme on en a peu fait: être belle à tomber, faire carrière dans le cinéma en étant la muse d’un des meilleurs réalisateurs de tous les temps, devenir princesse (d’un caillou certes, mais princesse quand même), avoir le temps de participer à quelques bonnes actions, de fonder une famille, puis mourir tragiquement.
Ca si c’est pas du petit lait pour les biopics!


Même Lady Di a du mal à rivaliser: son gâteau était peut être plus grand, mais elle n’a pas eu la carrière à Hollywood et sa beauté n’a pas égalé celle de sa prédéssesseuse.


Même Sissi qui avait pourtant pris de l’avance en étant là la première, portant des robes absolument magnifiques et en étant immortalisée sur grand écran nous semble moins proche et moins réelle que Grace de Monaco.


Oui Grace est vraiment le summum de la vraie princesse.


Et pourtant on a l’impression qu’il est difficile de s’attaquer au mythe: peut être y a t il des parts d’ombre? peut-être y a t il moins à en dire qu’on ne le pense? Peut-être que Monaco en fin de compte c’est pas si fun, et qu’abandonner sa carrière à Hollywood n’est pas aussi sexy qu’on pourrait le croire.


Alors quoi? Alors il faut en prendre son parti, et se dire que soit on joue la carte pralinoise à fond: glamour, conte de fée, carrosse, paillettes, et tout le tralala quitte à être loin de la vérité, autant que ce soit de belle façon; soit on taille dans le gras, on montre l’envers du décor, on écorne un peu le mythe.


Le problème c’est que Dahan ne tranche pas, et reste toujours à mi chemin entre l’envie de donner un côté sérieux à son film en nous parlant des relations tendues entre la France et la principauté (l’intérêt du film est de m’avoir révélé cette partie de l’histoire que je ne connaissais pas- j’ai lu depuis que la réalité était bien différente du film), et de vouloir quand même ajouter de grandes couches de glamour.


Nicole Kidman est belle, on a envie de croire qu’elle est une princesse, on la voit et on se dit que ça va le faire.
Et puis plus on plonge dans le film plus on a du mal à voir la personne derrière l’image: on sent que le réalisateur cherche à nous dire quelque chose, veut montrer le déchirement que représente pour elle le choix entre sa carrière et sa nouvelle patrie, l’affront d’être écartée des discussions politiques, l’envie de se rendre utile.
On sent que tout ça demande à sortir quelque part, mais on attend en vain, et on peine à ressentir autre chose que la frustration de l’attente.


C’est dommage parce que les premières minutes me faisaient penser que les critiques étaient un peu trop méchantes, maintenant je comprends qu’elles étaient méritées.

iori
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le 2 sept. 2015

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