Allez les gars, c'est une perte de temps.

Tout d'abord, je tiens à m'excuser auprès de feu Lucio Fulci et de ses bandes d'adorateurs transis : non il n'a pas fait les films de zombis les plus mal écrits de l'histoire. La palme revient à Lamberto Bava, avec un scénario de Dardano Sachetti (quelle coïncidence, celui de l'Au-delà, Zombi 2, Frayeurs...).

Brivido Giallo a été une série de 4 téléfilms de la fin des années 80 (cela se voit d'ailleurs très bien). Il y eût 2 téléfilms "sérieux" et 2 "légers". Graveyard Disturbance fait partie des légers. Et je pense qu'il mérite ce terme.
En créant cette fiche, j'ai aussi écrit le résumé d'après plusieurs autres sur internet. Je ne pensais pas que j'aurai raconté toute la moitié de l'histoire! Donc nous avons 5 jeunes cons qui volent du saucisson à un épicier (joué par Lamberto himself) en s'enfuyant dans une camionnette relookée très laide, malgré sa peinture d'une affiche d'Inferno. Déjà j'ai senti avec le générique de début qui filme longuement cette camionnette que je risquais prochainement un claquage au cerveau.
Bref continuons. Donc nos 5 jeunes cons échappent à un barrage de police et se retrouvent dans une forêt. Ils discutent pour meubler le néant, font traverser à leur camionnette une première rivière. Puis ils veulent passer une seconde rivière mais oublient de contrôler la profondeur de celle-ci. La camionnette tombe alors en panne. Disputes débiles puis ils doivent marcher. Ils remarquent des trucs bizarres tels un corbillard qui passe ou des traces de pas de monstres. C'est peu passionnant car ils ne cessent de bavasser avant enfin d'atteindre l'auberge dont tous les pitchs parlent (au bout de 40 minutes de métrage!)

On peut me dire que c'est pour exposer la psychologie des 5 jeunes ? Pas du tout, car chacun d'entre eux sera tour à tour sérieux puis déconneur, peureux ou inconséquent, sceptique ou mystique, sans la moindre logique et jamais en même temps que les autres, ce qui provoque toutes ces discussions stériles. Juste à un moment il y a une bonne réplique, c'est celle que j'ai mise en titre.

Enfin, ils arrivent à l'auberge. Ils sont accueillis par un aubergiste haut en couleur (enfin avec une grosse cicatrice bien moche au niveau d'un oeil) et atteint d'un trouble mental bien particulier : il ne cessera de rire durant toutes ses scènes. L'acteur a dû être payé au nombre de Ha ha ha ha ha! qu'il prononcerait car c'est un vrai festival, et il ne fera pas grand-chose à part ça.

Enfin, les 5 jeunes sont dans la crypte pour tenir le pari (on a déjà passé la première partie du gros navet). J'ai pensé qu'enfin l'action débuterait et que ce que je souhaitais arriverait : la mort des 5 jeunes cons.
Je spoile mais je veux que tout lecteur ne se fasse pas d'illusions avant de perdre 91 minutes de sa vie : aucun d'entre eux ne sera blessé. Il ne se passera rien du tout. Mais alors rien du tout. (Enfin si 2 tomberont de plusieurs mètres à cinq minutes d'intervalle et se relèveront sans séquelle; que le scénariste essaie la même chose!)

Il y aura 2 zombis bien maquillés qui sortiront de leur tombe pour grogner, faire 2 mètres puis se faire (très facilement) semer par nos jeunes cons avant de disparaître sans explication et sans revenir. Il y aura un pendu qui ressuscitera et attaquera 2 des jeunes cons avant de s'évaporer : on ne verra plus que la corde se balancer.
Et il y a selon moi la seule scène valable du film, celle du dîner de monstres. Plusieurs monstres difformes se servent dans leurs assiettes des vers sur une musique rétro, et s'effraient et se cachent en voyant nos jeunes cons, voyant en eux des monstres hideux (ce qu'ils sont artistiquement). Cette scène n'a aucun rapport avec le reste du film (sinon elle serait aussi ratée) mais a eu au moins le mérite de me faire sourire, ce qui, au bout d'une heure de navet, était pas gagné.
Sinon le reste est un néant narratif total. Nos jeunes cons discutent et se disputent en permanence en s'égarant dans des couloirs. On a ainsi gagné 30 minutes de métrage supplémentaire, avec la certitude d'avoir perdu définitivement le public.

Je vais arrêter de trop raconter le néant, et me poser sur les qualités esthétiques de ce truc.
- Les maquillages des monstres et zombis sont très réussis, avec des corps encore plus décomposés que ceux des films de Fulci. Juste cette composition ne semble concerner que la tête car les mains sont étrangement en très bon état.
- La photographie est réussie, mais cela n'empêche pas l'ennui.
- La musique de Simon Boswell est moyenne voir médiocre, jamais vraiment entraînante sauf pour la scène du dîner des monstres. A noter le recyclage de Demons groove de Démons 2 à la fin. (Et aussi à noter qu'entre 2 ha ha ha! l'aubergiste coupera une télé ou passait ce film. Un peu de pub gratuite ne fait de mal à personne)
- Au niveau de la réalisation, Lamberto ne réussit pas à transcender le scénario. Au contraire, ses tentatives désespérées de rallonger le métrage jusqu'à 91 minutes (au lieu de 25 et je reste gentil). Cela est d'autant plus dommageable que chaque moment horrifique et de suspense tombe à plat car trop lentement mis en place.
Par exemple, nos jeunes cons se baladent dans un couloir pour y découvrir une succession de têtes. La caméra reste sur les têtes encore 30 secondes après leur départ pour que l'on découvre qu'une tête a ouvert les yeux. Aucune incidence sur l'histoire et aucun intérêt car on s'en doutait qu'il allait se passer qqch si la caméra restait autant de temps sur cet endroit.

Et enfin le casting :
- Karl Zinny est le borgne roi des aveugles
- les autres jeunes cons mâles sont fades comme tout. Un est fils de (Ugo Tognazzi) mais cela ne se remarque pas du tout, est l'autre n'a aucun autre film à son actif sur sa fiche IMDB.
- les filles donnent juste des envies de meurtre. En les voyant, je n'ai eu qu'une envie : dévorer de la dinde décervelée. A côté, la "performance" de Béatrice Ring dans Zombi 3 semblait digne d'un César. Quant à Léa Martino, je n'ai pas encore trouvé si elle est de la famille de Luciano et Sergio (anciens producteurs du réalisateur), mais je ne vois pas d'autre explication à sa présence.
- Lino Sallemne est resté bloqué dans la position rire démoniaque.

Voilà, il reste encore les 2 derniers twists foireux. Mais c'est tellement à la fois absurde et prévisible (une fois que le claquement de cervelle a eu lieu), que je laisse aux courageux maso le soin de découvrir cela.

Donc, j'aurai mis un 1 sans la photographie, les maquillages partiels, et la scène du dîner des monstres. Le reste est à fuir ou à voir à plusieurs et avec 3 g d'alcool par litre de sang. Vraiment lamentable de la part du réalisateur de Démons et Baiser macabre, et du fils du plus grand réalisateur de films de genre italien.

Je suis content d'avoir fini de perdre mon temps avec cette horreur.

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le 12 déc. 2012

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Jibest

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