Doc McCoy est un gangster, un vrai, classe et old school. Mais voilà, il est en taule et n'est pas prêt d'en sortir, ses demandes de libération sur parole restant lettre mortes. Las du travail pénitentiaire celui-ci finit par sortir avec l'aide d'un autre malfrat, moins recommandable, qui a besoin de l'as pour faire un coup... Dont il n'est pas supposé sortir vivant.

Commence alors une course poursuite à l'échelle du Texas en direction du Mexique car un demi million de dollars, ça appartient toujours à quelqu'un, banque ou malfrat en bottes et chapeau, pour paraphraser une réplique d'un Tarantino ma foi excellent lui aussi.

Stevie est superbe en type prêt à tout mais las de cette vie et en quête de paix, madame McQueen (au cinéma puis en vrai après le film) aussi et c'est pur plaisir que de regarder la lutte permanente entre les époux, l'un prenant l'ascendant sur l'autre pour mieux le perdre ensuite. Réalisation et mise en scène superbe, bande son appropriée, action à la foi grandiloquente mais d'apparence tellement authentique qu'on y croit (Stevie nettoyant un hôtel au calibre 12 et en costard, tout bonnement magnifique, tout comme Stevie finissant aux ordures, lourd de significations). Un braquage filmé dans l'état de l'art et une gestion de ralentis au service de l'ensemble plutôt que le contraire, comme cela sévit aujourd'hui. Stevie est comme d'habitude au volant et fait ça comme il l'a toujours fait. 

Guet-apens ou la fausse misogynie, Guet-apens ou les méchants kitsch mais excellents, qu'il s'agisse de Sally Ann Struthers, otage bien complaisante d'Al Lettieri, tout simplement excellent de goujaterie, de mépris, rouerie et... stupidité, mais qu'elle n'égalera jamais ces criminels texans portant leurs Stetson (et avec bottes et costume c'est un sublime mauvais goût) à cent vingt à l'heure sur l'autoroute dans une grande décapotable pour finir troués comme des passoires dans un clapier minable, si semblable à celui ou Llewelyn Moss ira se faire tirer dessus quelques années plus tard par un drôle de type se baladant avec une sorte de bouteille d'air et un de ces trucs qu'on utilise dans les abattoirs. This is no country for old man, pour sûr. "Gentils" (ça n'existe pas chez Pekinpah, il n'y à que des hommes) et "méchants" (on dira les plus crades du lot, sont travaillés à la perfection, dans la plus pure tradition de l'Hollywood des années 60-70, à l'époque où l'on prenait le temps de faire un vrai scénario, la vraie force d'un film comme on a tendance à l'oublier depuis un certain temps à présent.
The_Dude
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le 28 sept. 2011

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