HSS tout simplement

HSS est peut être le metteur en scène que je connais/affectionne le plus, ce volet de son oeuvre ne fait pas exception aux autres, les longs plans séquences fixes où on voit les personnages discuter entre eux autour de nombreux verres de soju, où chaque subtilité dans l'expression des visages peut être décortiquée pendant la conversation en temps réel, le marivaudage, le rapport un peu mystique au sommeil et aux rêves voir au surnaturel (le taxi gris??) mais là où ce film m'a particulièrement marqué, peut être que les autres films que j'ai vu de lui étaient pareils et que le podcast de Bégaudeau m'a fait prendre conscience de cet aspect, c'est à quel point les personnages sont pathétiques. Surtout M.Lee ; déjà le type trompe sa femme avec une de ses étudiantes, deuxièmement quand on le voit paniquer comme un adolescent à l'idée de se faire cramer qu'est ce qu'il fait pitié... Ce sentiment de pitié est exarcerbé par le sublime que touche parfois ces personnages : quand on voit Haewon et M.Lee se promener, s'enlacer, s'embrasser, s'adorer le coeur du spectateur ne pourra s'empecher de se coordonner avec celui des amoureux. Ce film est donc un enchainement de moments frôlant la grâce divine et le pathétique le plus époustouflant (voir comme dans la dernière scène en haut du fort, les deux en même temps) et ça me plaît parceque c'est le réel le plus mordant sur nos relations à tous.