Massacre d'Halloween

Certainement le plus mauvais opus de la franchise. Le précédent n’était déjà pas terrible mais il respectait globalement les codes et le final, glaçant, offrait la perspective de donner une nouvelle orientation à l’histoire. Ici, la première opération consiste justement à balayer ce dernier point et à instaurer une nouvelle relation entre Michaël Myers et sa petite nièce. De cette nouvelle relation, on n’y comprend absolument rien. Celle qui était présentée comme son héritière est atteinte de télépathie lorsqu’il commet des méfaits et on ne comprend ni ce qu’elle lui veut ni ce qu’il lui veut. On comprend juste qu’il y a une connexion entre les deux. Le bon docteur Loomis, qui court toujours après le vilain boogeyman, en pète les plombs, sa quête devenant totalement stupide et son comportement inexcusable. Cerise sur le gâteau, un inconnu en noir vient égayer de sa présence ce nouvel épisode et on ne comprend ni qui il est ni ce qu’il fait. En clair, le film sombre dans le grand n’importe quoi.

Seules la reprise du thème musical de John Carpenter et la présence de Donald Pleasence nous rattachent au film originel. Le ton même du film n’a plus rien à voir avec l’esprit de la franchise. Exit les scènes d’angoisse, exit les mises à mort sanguinaires, exit les longues séquences d’attente, le film cherche à tout prix à nous raconter une histoire et le récit valdingue d’un sens vers un autre, privilégiant le mouvement pour mieux camoufler un script en totale toupie. Les scènes ridicules se succèdent dans des situations de climax où de grands moments sont attendus. En outre, le meilleur du film se trouve sûrement dans des scènes au goût de déjà vu qui ont, au moins, le mérite d’être mieux maîtrisées. On pourra peut-être s'amuser, au mieux, de certaines situations ubuesques : la petite fille muette qui se remet, d'un instant à l'autre, à parler comme un livre ; le docteur Loomis devenu aussi insubmersible que celui qu'il chasse ; la larme qui roule sur la joue de Michaël Myers quand sa petite nièce l'entourloupe (ou pas, c'est pas très clair).

Quel dommage de s’obstiner à vouloir faire des dollars sur un sujet quand on n’a pas la moindre qualité pour réinventer un univers.