Halloween : un séjour magique et mystérieux tout plein de surprises où, parmi des friandises et des astuces, la peur et l'horreur se transforment en joie et jouent.



Le cinéaste David Gordon Green revient avec Halloween Kills sur le croque-mitaine le plus culte du cinéma d’épouvante : ""Michael Myers !"" Le terrible boogeyman qui armé de sa folie et d'un couteau de cuisine aura terrorisé plusieurs générations d’adolescents telle une punition divine implacable envers ceux ayant l'impudence de s'adonner aux perversions telles que l'alcool, la drogue ou encore le sexe. Une saga débutée en 1978 par le maître de l'horreur ""John Carpenter"" et qui aujourd'hui compte avec ce nouveau titre 12 films. Accrochez-vous bien ! : 12 films découpés en 4 sagas dont un film solo qui n'a rien à voir. Une première saga constituée de 5 opus (Halloween 1, 2, 4, 5 et 6). Un film solo (Halloween 3) qui n'a rien à voir mais qui devait démarrer une nouvelle approche pour la franchise en faisant de chaques épisodes une histoire à part et qui fut abandonnée à cause de l'échec critique et box-office. Une seconde saga voit le jour avec "Halloween, 20 ans après" et "Halloween resurrection" qui viendra faire jonction aux deux premiers opus laissant tomber le reste. Finalement une troisième saga incarnée sous la forme de deux reboots sont signés par Rob Zombie. Enfin, une quatrième saga qui revient sous la forme d'un nouvel épisode sortie en 2018 et qui fait directement office de suite au premier film de 1978 faisant abstraction de tous les autres long-métrages. Halloween Kills se positionne comme la suite de la version de 2018 et vient former une nouvelle trilogie commencée 43 ans plus tôt. En gros, c'est le bordel pour s'y retrouver ! John Carpenter qui n'aura réalisé que le premier film et qui aura souvent participé avec sa femme, Debra Hill, à la production des nombreuses suites Halloween aura créé une franchise étonnamment populaire qui sera parvenu à traverser des décennies grâce à une réinvention, une modernisation du mythe, et quelques loupés.


Cruelle déception ! Je suis un gros fan de la licence Halloween : j'ai eu quelques déceptions, mais vu que je suis assez bon public envers cette franchise je me suis allégrement jeté sur les quelques bonnes idées de celle-ci, mais là je dois dire que je suis sortie totalement circonspect devant ce spectacle. J'ai pas du tout compris où le film a voulu en arriver. On nous présente encore un visage du mal qu'on ne cesse tout du long d'exposer métaphoriquement telle une figure nébuleuse et insaisissable qui ne tient finalement non pas du réel mais du fantastique. Un discours qu'on ne cesse de répéter encore et encore et encore tout du long du récit au point où cela en devient terriblement grossier et caricatural autour de cette figure du mal que représente Michael Myers. Michael par Nick Castle qui est toujours aussi charismatique et qui s'en donne à cœur joie, notamment contre les pompiers. Michael n'est plus un voyeur c'est un boucher impitoyable qui ne prend même plus la peine d'user de tactique pour séparer ses futures victimes comme il l'a fait dans l'original. Il inflige également plus de douleur via des attaques perverses dans lesquelles illâche un peu son couteau pour d'autres armes.


Halloween Kills est une oeuvre qui possède quelques bonnes idées comme le fait que toute la population se rebelle pour affronter le croque-mitaine au point de devenir fou à lier, comme contaminé par les ténèbres. Un thème sous-jacent selon lequel, à mesure que la société s'efforce d'éliminer la source du mal, ils deviennent eux-mêmes le mal. La perversion du Boogeyman a déclenchée la haine chez les victimes qui sont eux-mêmes devenus Boogeyman, touchés par ce mal vicieux au point d'éliminer un innocent. Une bonne idée malheureusement exploité avec si peu de tact et si peu de nuances que ça fait l'effet d'un pétard mouillé. Le flashback se passant juste après les événements du premier film avec enfin la démonstration de comment Michael Myers fut capturé est une bonne idée qui vient combler un gros blanc qui fut laissé par le film d'avant. On y apprend l'histoire de l'officier Hawkins dans une jeune version joué par Thomas Mann, pour être finalement renvoyé en 2018 lorsque l'officier Hawkins en tant que Patton Oswalt fut assassiné alors que finalement il est retrouvé vivant. La composition musicale est plutôt sympa, le lyrisme ajouté à la composition musicale mythique de John Carpenter fonctionne assez bien. L'action bas son plein ! Le long-métrage est généreux en boucherie et avance à bon rythme, malheureusement tout cela ne reflète qu'un vide scénaristique affligeant. Pourtant on ne demande pas grand-chose à un film Halloween en terme d'intention ou de narration, et là, force est de constater qu'il ne s'agit que d'un exutoire pour une série de meurtres constant.



Le corps est un tombeau pour l'âme chez celui qui ne sait pas s'ouvrir.



Dramatiquement le récit est vide de substances et d'intérêts, Halloween Kills se contentera d'occuper le temps en montrant des morts, beaucoup, beaucoup, beaucoup de morts ! Une orgie macabre ! Au point de devenir une antithèse au Halloween original de Carpenter. John Carpenter n'avait pas eu besoin de montrer une tuerie de masse pour captiver les spectateurs vu que dans sa version seulement trois victimes sont à déplorer avec un minimum de sangs, jouant avant tout sur son ambiance via un suspense constant qui va crescendo amener une tension atmosphérique inquiétante et suffocante sur un jeu de voyeurisme malsain. David Gordon Green jette tout ça à la poubelle et fonce tête baissée pour tuer encore, et encore, et encore, avançant dans une démonstration gore absolue. Il y a des meurtres qui sont plutôt cool, seulement il ne s'agit que de cela et de rien de plus. Halloween Kills n'est rien de plus qu'un film de transition pour le suivant.


Si vous espérez au moins vous raccrocher à un personnage iconique comme celui de Laurie Strode et ben c'est pareil vous serez cruellement déçu. Préparez-vous à tomber de très haut car finalement elle ne fait rien dans le film et se révèle être une caricature d'elle-même. Je suis un immense fan du personnage de Laurie Strode et plus encore de Jamie Lee Curtis qui ici surjoue dans une version du personnage très diminué qui ne servira à rien du tout. Triste constat. Faut dire que la direction d'acteur est catastrophique et l'écriture des personnages ne permet aucune subtilité. Seul Karen, la fille de Laurie, incarnée par Judy Greer semble un minimum épargné, même si celle-ci sera un peu dans la mauvaise interprétation notamment durant la scène où elle annonce à sa fille, Allyson (Andi Matichak), qui est donc la petite-fille de Laurie, que son père est mort. Les dialogues à ce moment-là m'ont fait rire de même que les comédiennes qu'on sent à peine affectées par la mort de ce prétendu père et mari. Andi Matichak est effacée mais elle livrera au moins une confrontation intéressante conte Michael, de même que la comédienne Judy Greer.


David Gordon Green veut faire plaisir aux fans en utilisant des personnages plus ou moins connus venant du premier film. Charles Cyphers revient sous les traits du shérif Leigh Bracket, aujourd'hui à la retraite, qui pleure toujours la perte de sa fille. On retrouve également Tommy Doyle (Anthony Michael Hall), Lonnie Elam (Robert Longstreet), Marion (Nancy Stephens), et Lindsay (Kylie Richards) qui pour l'histoire se réunissent dans un bar pour la commémoration de la terrible nuit d'Halloween 40 ans plus tôt. C'est une attention que j'accueille plutôt bien même s'il est à regretter une utilisation de ceux-ci moindres, étant pour la plupart des suiveurs qui finiront simplement par se faire tuer. Triste gâchis. Le Dr Loomis revient également durant le flashback avec un visage numérisé plutôt bien fichu. Parmi les nouveaux personnages et les nouvelles victimes j'ai apprécié le couple gay par Scott MacArthur et Michael McDonald qui a acheté l'ancienne maison de Myers, ainsi que Michael Smallwood et Carmela McNeal en tant que couple afro-américain déguisés pour l'occasion en médecins alors qu'ils en sont...



CONCLUSION : ##



Halloween Kills de David Gordon Green est un pur film de transition qui m'a laissé circonspect tant il n'apporte rien à la saga et vient plutôt desservir la plupart des personnages dont Michael Myers lui même qui n'est plus qu'une vulgaire machine à tuer. Un Terminator insensible qui ne prend même plus de plaisir au voyeurisme. Laurie Strode est complètement oublié. Reste de ce film une œuvre brutale et sans concessions qui va avancer à bon rythme et nous proposer énormément d'actions ultra-violentes pour toujours plus de meurtres de masse laissant de côté tout le reste.


J'espère que le Halloween suivant sera une conclusion et non une transition et qu'enfin on verra le bout de la confrontation finale entre Michael et Laurie.



À vivre au milieu des fantômes, on devient fantôme soi-même et le monde des démons n'est plus celui des étrangers mais le nôtre, surgi non de la nuit mais de nos entrailles.


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le 21 oct. 2021

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