Happily est un mauvais film car ne s'appuyant sur aucun talent d'écriture.
L'inspiration, c'est une chose bien utile quand on veut exprimer un sentiment, une idée. Sans inspiration il faut au moins faire preuve d'inventivité et d'imagination dans l'éventualité où pour on ne sait quelle raison loufoque vous voudriez informer le monde du fait que vous avez qq chose à lui communiquer.
Happily donne tout ce qu'il a en inventivité dans son exposition, une idée: la visite d'un mystérieux étranger au propos non moins étrange, et puis plus rien. L'electro-encéphalograme plat pendant 90 minutes, des amis dans une villa font... des trucs. Toutes sortes de trucs: parler, manger, boire, écouter de la musique. Par moment j'avais l'impression de regarder une téléréalité. L'étrangeté du début repointe timidement le bout de son nez pendant un instant, ce qui n'aboutit à rien, du moins à rien de souhaitable: une interminable séquence de dialogues vains.
Happily est de ces films dont le seul moteur et contenu sont une sorte de narcissisme intellectuel douloureux, blessé peut-être, qui prétend vous proposer une sorte de réflexion sur un sujet qui lui échappe totalement, ainsi il réussit à faire pire que Vivarium, ce qui n'est pas un petit exploit.
Le réalisateur a apparemment éprouvé le besoin de parler de la nature de l'amour: est-ce biologique, soumis à des contingences, aléas empiriques tel qu'une injection d'une substance inconnue? Ou est-ce autre chose?
La vérité c'est que l'auteur de ce truc n'en a pas la moindre foutue idée, mais que, pour une raison inconnue, il a souhaité prétendre le contraire et s'envelopper dans une aura de mystère creux pour dissimuler le fait qu'il n'avait en réalité rien à dire sur le sujet, et il a fait un film de ce caprice d'enfant.