Un Jour sans fin est un film tellement génial, avec une idée scénaristique tellement géniale que cela aurait été dommage qu'elle ne soit pas exploitée ailleurs. Edge of Tomorrow l'a fait pas trop mal dans le domaine de la science-fiction, et il était inévitable que le genre de l'horreur n'y vienne pas un jour. C'est chose faite avec Happy Death Day...
Teresa est une connasse qui aurait eu parfaitement sa place dans Mean Girls. L'étudiante canon, faisant partie d'une sorority, qui du fait de sa beauté se permet de traiter les autres comme de la merde. Mais à la fin du jour de son anniversaire, où elle s'est parfaitement comportée en connasse, elle est assassinée par un tueur habillé de noir avec un masque de bébé. Et puis, c'est le réveil, encore une même journée, encore un joyeux anniversaire, encore un assassinat...
Alors il y a mille invraisemblances, par exemple, franchement l'assassin, sans trop spoiler, que ce soit d'une manière ou d'une autre, se ferait très vite griller par la police, et puis ses motifs, franchement... Enfin, je ne vais pas en dire trop pour ne pas spoiler, mais c'est très loin d'être le seul point où il y a des invraisemblances. Et on a un ensemble qui ne sait pas sur quel pied danser. Il hésite entre comédie d'horreur, façon Scream Queens, ce qui aurait poussé à ne pas tenir compte des invraisemblances car l'invraisemblance peut être un bon gag en soi, mais ça n'est jamais véritablement drôle, on n'appuie jamais sur le moindre gag, sur la moindre situation pouvant faire éclater de rire, et pur film d'horreur. Là encore, ça ne fonctionne pas.
Il y a bien quelques tentatives de jump scares mais ça ne fonctionne car ça ne sort jamais des sentiers battus. Et puis, c'est totalement englouti sous des bons sentiments qui rendent le tout en toute franchise niais, très politiquement correct, qui étouffe toute peur au spectateur. Que la protagoniste s'améliore, OK, mais ce n'était pas la peine de tomber dans ces pièges grossiers. Le protagoniste d'Un Jour sans fin s'améliore jusqu'à devenir quelqu'un de bien mais pourtant jamais on ne tombe dans la niaiserie ou dans le politiquement correct. Dans Mean Girls, pareil, et en plus le film parvient à rester méchant et jouissif jusqu'au bout. Quitte à s'inspirer de ses deux belles réussites, autant prendre jusqu'au bout ce qu'il y a de meilleur dedans.
Le tout a quand même un parfum de plaisir coupable, qui fait qu'on n'éprouve pas, malgré l'avalanche de défauts, de véritable déplaisir à regarder l'ensemble. Mais le résultat aurait être pu être très facilement meilleur et beaucoup plus réjouissant. Reste Jessica Rothe, dans le rôle principal, qui apporte un peu de charme et de piquant à un tout qui en manque...