Henge
5.3
Henge

Moyen-métrage de Hajime Ohata (2011)

N’y allons pas par quatre chemins, Hajime Ohata est un clown. Ce genre de clown farceur comme l’on n’en trouve que peu au cinéma, voire plus du tout. Inévitablement on va penser aux cinéastes comme David Lynch, David Cronenberg, Shin’ya Tsukamoto, Takashi Miike ou dans une moindre mesure Ishirô Honda. Henge commence par des extraits de torture mentale dans un hôpital psychiatrique, vague explication n’apportant pas grand chose au récit, simplement sous-titré « Love Story of husband and wife », élément volontairement placé pour que le public sache que tout cela n’est pas à prendre au sérieux, nous sommes en plein mélange parodique de J-Horror/Sentai. Quelque chose qui n’est pas sans rappeler le « Grotesque » de Kôji Shiraishi, qui allait dans des directions similaires avec le torture-porn.
Tout comme ses ainés Ohata s’amuse à joncher son œuvre de trouvailles renouvelant son côté absurde et perdant le spectateur qui ne sait plus vraiment à quoi il a affaire. Une façon de faire qui rappelle évidemment l’Eraserhead de David Lynch, qui suscite depuis plus d’une trentaine d’années toujours autant de réflexion, de théories, ce qui amuse beaucoup l’auteur qui n’avait rien voulu y dire de spécial, chose qu’il n’a jamais cessé de préciser.
Ohata se marre probablement lui-aussi, car d’un côté un public y voit une purge qui se clôt façon Bioman, tandis que d’autres y voient une réflexion profonde sur… on ne sait quoi. Il réussit à mélanger les influences américaines et japonaises, et ça c’est bien, en revanche il arrive sur le tard, ce qui n’est pas vraiment de sa faute, mais le bride dans sa créativité qui l’est, il faut l’avouer, une compilation de ce qu’ont fait d’autres avant lui, si ce n’est peut-être pour le côté love-story qui reste une première.
Ohata réussit son pari et fait se marier La stratégie de l’échec avec Eraserhead, The Brood, Shivers, Tetsuo, Zebraman et Godzilla. Un vaste melting-pot inattendu qui propulse le réalisateur au niveau des esprits les plus torturés, reste à savoir si son talent pour mettre en scène passages de mutations (avec leurs craquements typiquement J-Horror) et instants de destructions urbaines l’amèneront plus tard à quelque chose qui a enfin quelque chose à dire, car si ses contemporains ont commencé en faisant n’importe quoi, cela servait une logique dans l’évolution de leur carrière, ne l’oublions pas.
SlashersHouse
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le 13 févr. 2013

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