Henry V
7
Henry V

Film de Kenneth Branagh (1989)

Haaa ces anglais qui imitent les français tentant d'imiter les anglais

Après "Rocky V" je me devais de voir ce cinquième volet des aventures de Henry, notre sérial killer préféré.

J'avais dans l'esprit que Branagh était un bon metteur en scène avant qu'il ne sombre dans le blockbuster hollywoodien. Et il est vrai que le film possède des qualités scéniques indéniables. Je retiendrai surtout un beau jeu de lumière, de belles compositions, une reconstitution soignée et des acteurs tellement doués que le texte de Shakespeare semble couler naturellement.

C'est plutôt la trame qui m'a déçu. Je n'ai pas encore lu la pièce d'origine, j'ignore donc si Branagh est fidèle ou non ; mais on s'en fiche ! Le scénario propose un narrateur, une idée qui m'a rendu sceptique par ses aller-venues entre le passé et le présent, mais ce choix s'avère finalement aussi savoureux qu'audacieux. Branagh rappelle sans cesse qu'il s'agit d'un film-théâtre et que le pouvoir de l'imagination du spectateur est solicité pleinement (oui, même pour un film, et pas pour rien : hormis la bataille finale, les affrontements sont ellipsés). Malheureusment, malgré quelques autres bonnes idées (le film de guerre avec ce que cela suppose de convictions anti-militaristes), le récit se perd dans un manque d'enjeu. Au final, on a l'impression que Henry se ramène, fout la patate aux français, épouse une française et basta. Le mariage n'est pourtant pas anodin puisqu'il complète l'union des deux pays. Mais cela ne suffit pas.

"Henry V" déçoit donc pas un manque de conflits et d'enjeux, paraît même creux par moment. Les longues tirades qui ne font jamais que se répéter vont dans ce sens : certes, le langage Shakespearien est beau pour ses sonorités, mais force est d'avouer que beaucoup parlent pour ne rien dire, que beaucoup de sentiments étaient passés par le silence et que le souligner par le verbe paraît assez maladroit.

Bref, voilà un film qui n'ennuie pas mais qui, il me semble, manque d'intérêt dramaturgique malgré des qualités techniques indéniables.
Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 30 juil. 2014

Critique lue 754 fois

6 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 754 fois

6

D'autres avis sur Henry V

Henry V
Fatpooper
5

Haaa ces anglais qui imitent les français tentant d'imiter les anglais

Après "Rocky V" je me devais de voir ce cinquième volet des aventures de Henry, notre sérial killer préféré. J'avais dans l'esprit que Branagh était un bon metteur en scène avant qu'il ne sombre dans...

le 30 juil. 2014

6 j'aime

Henry V
Pitchblack
8

O! for a Muse of fire, that would ascend The brightest heaven of invention

Kenneth Brannagh est un grand mégalo et un réalisateur à l'inspiration pas toujours très constante. Interprète quelque fois cabotin irritant, le personnage n'est pas non plus un monstre de...

le 30 mai 2013

3 j'aime

1

Henry V
Redzing
8

Attention, pré-requis !

Kenneth Branagh s'est fait connaître sur les planches de théâtre dans les années 80, en particulier pour son rôle de Henry V de Shakespeare. En 1989, il devient réalisateur de cinéma, et choisit tout...

le 9 déc. 2023

2 j'aime

5

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55