Après tout, nous ne sommes que des humains.
On l'aura bien attendu, mais elle est enfin arrivée. La petite claque ciné qui arrive d'on ne sait où et qui te fait sortir dans un état second de la salle de cinoche. L'un de mes moments préférés au cinéma, c'est de choisir un film en lisant juste le synopsis. Pas de trailer, pas de preview, pas de coulisses de tournages, pas de discussions autour du film. Juste un pitch intriguant, et un casting aux petits oignons. Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Rooney Mara, Olivia Wilde, Spike Jonze, ça annonce du lourd. Bon, j'avais encore jamais vu de film de Spike Jonze, mais Her va réparer ce fait, et le nom éveillera ma curiosité à l'avenir.
Donc le pitch : un homme qui est en pleine dépression sentimentale va trouver refuge à travers une IA doté de la voix rauque de Black Widow. J'ai envie de dire normal, vu que la voix de Scarlett chuchotant à l'oreille ne laisse surement pas indifférent un homme normalement constitué. Oui mais voilà, Spike Jonze aborde la question frontalement, on n'est pas au cinéma, on n'est pas dans une comédie, on n'est pas à Hollywood. On est dans la vraie vie, dans le vrai monde, dans une société où les ordinateurs ont envahi le quotidien. Et donc, comment réagirait-on si on ne peut plus faire la différence entre un homme et une IA hormis l'absence d'enveloppe charnelle.
La question n'est pas simple, surtout si des liens commencent à se tisser entre le tangible et l'intangible. Avec Her, on explore tout simplement l'homme dans ce qu'il a de plus profond, Avec ses hauts et ses bas, ses rires et ses pleurs, à travers un voyage intérieur qui va peut-être réussir à panser des plaies inguérissables.
Her me rappelle énormément Gattaca, de part son univers d'anticipation tout en discrétion mais malgré tout omniprésent si on regarde de plus près. Il rejoint surtout le chef d'oeuvre d'Andrew Niccol dans la quête d'un homme à défier la nature et la normalité, pour assouvir sa passion, son amour, sa recherche de l'accomplissement de soi et de ses rêves. Les règles qui enchaînent l'esprit et le corps ne sont qu'artifice face à la passion qui régit le coeur. C'est ça Her.
Il ne faut pas être devin pour deviner la conclusion finale du film après la première heure, mais l'important est le voyage, et celui là en valait largement la peine.