Hold-Up
6.5
Hold-Up

Film de Hubert Cornfield (1957)

Plunder road (Copie Blu Ray). Hold-up/les pillards de la route


Par une nuit pluvieuse, 5 hommes à bord de 2 camions approchent d'une voix ferrée. Ils parviennent à immobiliser un train de marchandises, font sauter la porte blindée d'un wagon et s'emparent de 20 millions de dollars en lingots d'or. Ils répartissent les caisses de lingot à bord de 3 camions et filent séparément vers L.A. où ils doivent se rejoindre. Commence alors le long trajet...


On ne sait rien des personnages, pas d’étude psychologique. On n’assiste pas à la préparation du coup ; l’action démarre avec le film. On pourrait se croire au milieu d’un vieil épisode de « Mission impossible ». Le film ne dure que 72 mn. Il se concentrera sur le suspens et, de l’opération à la fuite devant les recherches policières, ça ne faiblira pas.
Dès le début aucune concession n’est faite à l’esthétique qui nous séduit tant dans dans ces films de « mauvais genre » : le déroulement du hold-up sous une pluie battante est extrêmement fort.
La route vers Los Angeles sera semée d’embûches et les conventions du genre seront respectées, Ô combien ! La peur, les grains de sable, les morts non prévues.
Le réalisateur c’est Hubert Cornfield, qui sera l’auteur, en 1960, d’un film introuvable « Allo ! L’assassin vous parle », d’après Charles Williams, puis, en 1968, celui d’un autre film noir, « La nuit du lendemain », avec Marlon Brando. Il oeuvrera ensuite dans les séries TV.
Dans la grande catégorie du « film noir » (le film de la fatalité), le hold-up est un sous genre. Ici, il se mêle à un autre sous-genre, le film de camionneurs. Et ce couple se marie avec bonheur.
C’est un « série B », un exercice de style à petit budget très réussi, en scope N&B et aux qualités techniques étonnantes (profondeur de champ, angles magiques). Il n’est pas étonnant de voir une photo sublime puisqu’elle est signée Ernest Haller ("Autant en emporte le vent"", mais aussi "Le Roman de Mildred Pierce" ou "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?"). Le rythme est soutenu. On n’attend pas de scènes originales, puisqu’un bon film noir raconte une histoire toujours classique, mais on attend de l’intensité dans la fuite devant le destin, de la force et de l’attirance dans une descente aux enfers qu’on voudrait pourtant ne pas être pas inexorable. Ici, pour le suspens, on est servi.


Les acteurs sont peu connus et plutôt sobres, ce qui est un bon point car le réalisme est ainsi renforcé. Gene Raymond (qui fut pendant 28 ans marié à Jeannette McDonald) est Eddie, le chef du gang fort et déterminé. Steven Ritch (La cité de la peur) qui est aussi le co-auteur du scénario, incarne Frankie, ancien pilote de course amer et nerveux. C’est toujours avec plaisir qu’on retrouve Elisha Cook Jr, pilier du film noir depuis 1931 (se délecter, sur Wikipédia, de sa filmographie jusqu’à 1982). Les seuls personnages féminins sont assez discrets : Jeanne Cooper est Fran la compagne d’Eddie, complice un peu réticente et dans un rôle plus court mais marquant de barmaid, la pulpeuse Nora (Naura) Hayden (qui fera sa carrière à la TV et à la radio plus qu’au cinéma).


En conclusion c’est un film esthétique au suspens efficace.

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le 13 mars 2015

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