Pour la fin de son cycle hollywoodien, Paul Verhoeven n’a pas l’intention de s’assagir et, même bridé par une production houleuse, il y va à fond dans un film très démonstratif et visuel. Ce qui est paradoxal pour un métrage sur l’invisibilité.
Loin de jouer la carte de la suggestion, le cinéaste choisit de mettre ses personnages à nu et tout est prétexte pour faire apparaître son homme invisible à travers la fumée, l’eau, le sang... Il montre tout de la décomposition physique et mentale de son scientifique arrogant. Ce choix du grand spectacle généreux, parfois à la limite du guignolesque, est heureusement soutenu par des effets spéciaux qui tiennent encore la route plus de vingt ans après.
Accueilli froidement à sa sortie, son récit sur la masculinité toxique, qui lorgne vers le slasher dans son dernier acte, aurait certainement bénéficié de plus de bienveillance aujourd’hui.