Holy Motors est un film sans limite, qui va toujours plus loin dans l'impossible. Vous avez intérêt à bien vous tenir accroché à votre fauteuil car devant l'avalanche de scénettes toutes plus originales les unes que les autres, il y a de quoi perdre la tête !
On suit donc la vie de Mr. Oscar (à moins que ce ne soit encore qu'un rôle ?), incarné à merveille, et encore le mot est faible vu la qualité de ses interprétations, passant du dramaturge à la comédie en un clin d'oeil, par Denis Lavant, qui tout au long du journée va endosser pas moins de 10 rôles différents sans raison valable apparente, si ce n'est pour la beauté du geste, comme un acteur jouant dans des films, illustrant une sorte de décadence de l'identité humaine puisqu'ici elle n'est qu'une couverture. Au final, la machine aurait même plus de consistance que l'humain.
Mais même si j'interprète peut-être un peu trop facilement la fin géniale du film, il faut dire que le film n'influence jamais sur notre interprétation, laissant libre choix au spectateur de se faire l'idée qu'il se veut du film. D'ailleurs est-ce que le scénario a un véritable sens au final ? C'est à vous de le décider.
Je pourrais revenir en long et en large sur la quantité de scènes cultes dans le film, mais le mieux serait que vous les découvriez vous-même. En tout cas, même lorsqu'on pense avoir atteint un pic d'excentricité dans le film, Carax se débrouille à chaque fois pour nous étonner, nous faire rire, nous inquiéter encore et toujours plus ! Une très belle aventure de cinéma.